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Le piège à éviter quand on pratique l’apprentissage en famille

Je veux vous parler d’un piège qui existe en apprentissage en famille… un piège dans lequel il est trop facile de tomber: celui de tranquillement dévier de notre idée de départ, celle de faire les apprentissages en famille pour le bien de nos enfants, vers faire les apprentissages en famille pour plaire au gouvernement.

On tombe dans ce piège délicatement, petit à petit… C’est donc facile de ne pas s’en rendre compte. Si on y tombait de façon soudaine, je crois que moins de gens seraient ainsi piégés.

Voici une description de la façon dont on peut tomber dans le piège. Il s’agit de situations fictives inspirées d’histoires lues ici et là… Personne n’est identifiable cependant (ouf!).

Étape 1: On reçoit des commentaires de notre agent de suivi qui trouve qu’on pourrait mieux exploiter nos sorties familiales, par exemple, en faisant rédiger un rapport de visite à notre enfant.

Notre réaction: « Ooohhhhh, c’est vrai qu’on n’exploite pas assez nos visites, hein?! On pourrait faire mieux! »

Étape 2: Notre agent de suivi trouve aussi qu’on devrait corriger en rouge les productions de nos enfants pour l’aider à s’améliorer.

Notre réaction: « Ooohhhhh, je veux vraiment aider mon enfant à s’améliorer, pourquoi est-ce que je n’ai pas pensé à ça avant? »

Étape 3: Puis notre agent de suivi va mentionner que c’est bien que notre grand apprécie la bande dessinée, mais qu’il faudrait aussi qu’il découvre les romans… idéalement des classiques… il nous fera suivre une liste des romans appropriés pour l’âge de notre enfant.

Notre réaction: « Ouf, là je crois que je vais vraiment appeler mon agent de suivi une personne-ressource, car il a de toute évidence le bien de mon enfant à coeur. »

Et voici le moment où on se rend compte qu’on est ben « jammé » dans le piège… on réalise que notre enfant est un peu moins excité de sa situation particulière d’apprentissage en famille.

Avant, il était heureux de faire des sorties en famille, mais maintenant, il appréhende son rapport de visite.

Avant, il aimait l’écriture libre et créative, mais maintenant, il craint nos corrections, donc écrit moins souvent, moins longtemps.

Avant, il dévorait bande dessinée après bande dessinée. C’était un vrai rat de bibliothèque (comme c’est une situation fictive, je me donne le droit d’utiliser l’expression, mais non, je n’appelle pas mes enfants des « rats »). Maintenant, il lit parce qu’on lui demande, mais sans plaisir ni passion.

Un truc pour ne pas tomber dans le piège?

Séparez dans votre tête votre projet d’apprentissage en famille et vos obligations ministérielles. Ce sont deux choses qui devraient être différentes. Oui, il faut suivre le Règlement sur l’enseignement à la maison, ce qui veut dire qu’il faut viser les compétences du PFÉQ et ++. Puis qu’il faut fournir des traces d’apprentissage et ++. Mais ça, ça vous appartient en tant que parent. Ce que j’ai réalisé, c’est que le gouvernement a opté pour parler de notre pratique en utilisant le mot « enseignement ». C’est nous qui sommes évalués, ça ne devrait pas être nos enfants, ça ne devrait pas tant les concerner.

Si vous utilisez une approche alternative, utilisez donc l’évaluation par un enseignant. SÉRIEUX. Je sais que ça coute quelque chose, là, mais prenez toute l’année pour mettre des sous de côté pour ça. Voyez si vous avez une gentille personne de votre entourage qui pourrait vous faire ça à un prix d’ami… ou bien regardez du côté de l’AQED qui a vraiment des prix que je juge imbattables pour ce service. (Et si vous connaissez aussi d’autres endroits qui offrent ce service pour vraiment pas cher, dites-le donc dans les commentaires!!!)

Maintenant que vous connaissez le piège… bonne non-rentrée! 😉

Commentaires

Par Marie

Maman d'abord et avant tout, j'écris et je travaille de la maison tout en m'occupant de l'éducation de mes enfants. Je chemine également, à temps partiel, dans des études supérieures dans le domaine de l'éducation.