En ce moment, on vit une vague déferlante dans le merveilleux monde de l’école à la maison. Ou apprentissages en famille ou éducation à domicile ou instruction en famille. Ces expressions veulent dire sensiblement la même chose. En raison de la situation politique actuelle, le nombre de familles qui optent pour la scolarisation à la maison explose littéralement.
Mais bien des parents se demandent s’ils sont aptes à relever le défi de soutenir les apprentissages de leurs enfants au quotidien. C’est légitime de se le demander.
Alors qu’est-ce que ça prend comme qualités pour être parent-éducateur ?
1-Avoir envie de le faire
Je dirais d’abord qu’il faut impérativement avoir envie de faire l’école à la maison pour mener à bien ce projet. Si vous n’êtes pas vous-même motivée, ce sera difficile pour votre enfant de l’être en retour.
Si vous avez peu de motivation mais que vous devez le faire quand même, soit parce que votre enfant ou un membre de votre famille est vulnérable, soit parce que vous n’avez pas accès à une classe, il demeure possible d’aller chercher l’inspiration qui vous mènera à l’envie.
Pour ce faire, vous pouvez aller sur les groupes de parents-éducateurs pour demander conseil, pour lire le vécu des autres familles. Vous pouvez suivre des blogues de familles éducatrices qui partagent leurs activités et leur quotidien. Ça inspire et c’est rassurant. Sur le site de l’AQED, vous trouverez une liste de blogues à suivre et toutes les informations pertinentes pour vous guider dans cette nouvelle aventure. Je vous conseille également de devenir membre pour obtenir du soutien personnalisé et pour accéder au groupe Facebook exclusif aux membres au sein duquel les familles doyennes partagent le fruit de leur expérience.
Vous pouvez adhérer à un groupe de soutien dans votre région, pour rencontrer d’autres familles, échanger des trucs, des idées, du matériel, du temps et du soutien. Vous trouverez une liste de groupes sur le site de l’AQED ou en fouillant sur les différents groupes Facebook régionaux.
Vous pouvez aussi voir les choses autrement. Cesser de voir cette aventure comme un fardeau et saisir l’opportunité de reconnecter avec votre enfant et de réapprendre vous-même ce que vous n’aviez pas intégré lors de votre propre scolarité. Je dis souvent qu’avec mes enfants, je m’offre la chance de refaire mon instruction en apprenant pour vrai cette fois-ci. Voyez cela comme un cadeau de la vie ! Et pour vous requinquer un peu en mettant en évidence les points positifs, vous pouvez toujours aller faire un tour dans les 18 bonnes raisons de choisir les apprentissages en famille !
2-De la débrouillardise
Ensuite, il faut un minimum de débrouillardise pour trouver les informations qu’il vous faut pour mener à bien cette année scolaire. Pour les étapes à suivre côté obligations ministérielles, vous pouvez consulter cet article.
Pour savoir quoi utiliser comme matériel quand on n’y connait rien, on peut encore une fois demander conseil auprès de familles expérimentées dans les groupes de parents-éducateurs comme celui-ci.
Vous pouvez aussi, par vous-même, aller voir ce que les maisons d’éditions offrent comme cahiers d’apprentissages complets. Les principales maisons d’édition au Québec sont : ERPI, CEC, Chenelière et Grand Duc.
Il faut faire la différence entre les cahiers qui n’offrent que des exercices (on les retrouve dans les grandes surfaces) et les cahiers qui combinent la théorie avec la pratique en suivant la progression conformément au programme (ces cahiers portent souvent la mention : cahier de savoirs et d’activités). Ces derniers sont complets contrairement aux premiers. Les exerciseurs ne sont toutefois pas à balayer du revers de la main. Ils sont utiles aussi pour réviser, pratiquer et consolider les apprentissages.
3-De la créativité
S’il faut de la débrouillardise pour trouver le matériel, il faut aussi de la créativité pour en sortir. Parce que si vous n’utilisez que des cahiers ou des programmes en ligne, il manquera un ingrédient essentiel : la vie ! Il faut garder l’expérience éducative vivante ! Et pour ce faire, il faut expérimenter les apprentissages dans le quotidien, dans les sorties, dans les discussions et les rencontres.
Quand vous regardez la table des matières d’un cahier conforme au programme, essayez de repérer ce qui pourrait être vu ailleurs ou autrement. En science et en univers social, c’est très facile de trouver des opportunités dans les musées comme le Musée Pointe-à-Callière, le Centre des sciences de Montréal, le Musée de la Civilisation, le Musée des Abénakis, le Musée Minéro, le Musée de la Nature et des Sciences de Sherbrooke et des dizaines d’autres au Québec. Les documentaires et les films sont aussi des ressources vivantes et passionnantes à exploiter.
4-Un peu d’organisation
Finalement, il faut un peu d’organisation mais pas besoin d’être administratrice pour y arriver non plus. Dépendamment de l’approche que vous choisirez, plus classique, libre ou éclectique, vous pourrez dresser votre horaire du temps en fonction du nombre de jours par semaine et par année que vous souhaitez consacrer aux apprentissages plus formels.
Gardez en tête que vous aurez des comptes à rendre au Ministère et qu’il vous sera utile d’avoir des travaux-types, des notes sur vos sorties et sur vos activités quand viendra le temps de faire vos bilans.
Personnellement, je fais un grand cartable pour chacun de mes enfants (et même un pour moi) dans lequel je glisse les détails de nos sorties, de nos expériences, des œuvres, des travaux, des trésors ramassés au passage. Je les place en ordre chronologique parce que j’aime ça faire des liens entre les choses et constater la progression dans le temps. Nous sommes très interdisciplinaires chez nous et beaucoup d’apprentissages se font de façon circulaire, c’est pourquoi il est difficile parfois pour moi de choisir dans quelle matière spécifique placer les traces. Vous pouvez tout aussi bien placer vos traces par domaine aussi. Et c’est généralement ce que les parents font. Chacun son style ! Mais vous verrez que ce sera bien plus facile de remplir vos documents si vous avez de quoi vous faire un portrait global des apprentissages et de l’évolution de votre enfant.
Vous constatez certainement que faire l’école à la maison ne requière pas d’avoir des super-pouvoirs. J’aime bien apporter un éclairage sur les solutions disponibles pour surmonter les obstacles. Ainsi, on peut se permettre de demander de l’aide si, par exemple, on a du mal à accompagner notre enfant dans une matière en particulier. On peut choisir un cours en ligne ou l’aide d’un tuteur mais sachez que vous demeurez responsable de faire vous-même le suivi auprès du Ministère. N’oubliez pas de proposer à vos proches de s’impliquer s’ils en ont envie. Votre école à la maison n’en sera que plus riche pour tous !
Pour tout savoir sur les approches, les recherches, les ressources, les différents vécus : L’éducation à domicile : La référence pour tout savoir sur l’école à la maison, le unschooling, l’instruction en famille et autres alternatives au milieu scolaire.
Une réponse sur « Ce qu’il faut comme parent pour faire l’école à la maison »
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