Que réserve les prochaines semaines, les prochains mois, les prochaines années (!) à nos enfants ?
L’année scolaire sera-t-elle abruptement interrompue par les décisions gouvernementales, des éclosions en classe, des confinements ?
Dans quelles conditions les enfants pourront-ils socialiser en milieu scolaire ?
Comment vont-ils progresser académiquement parlant ?
Quels sont et seront les impacts des mesures d’éloignement social sur nos enfants ?
Quels sont et seront les impacts du port du masque dans des conditions non-sécuritaires et de l’aseptisation sur la santé de nos enfants ?
Dans le climat d’incertitude qui prévaut depuis le mois de mars dernier, ces questions, on se les pose tous.
Avec raison.
En matière d’éducation, il pourrait bien y avoir une option relativement simple, celle de faire l’école à la maison pour vrai.
C’est un choix qui peut être temporaire, le temps que la vie retrouve son cours normal.
Ça peut aussi être un projet familial à plus longue portée.
Les avantages de ce choix sont excessivement nombreux. Je ne vais pas tous les énumérer ici parce qu’ils sont quasiment infinis. J’en ai énuméré 18 dans cet article paru l’hiver denier. Les avantages et les défis de l’éducation à domicile ont d’ailleurs fait l’objet d’un exposé complet que j’ai offert dans le cadre du Sommet sur l’apprentissage en famille. Un sommet numérique qui regroupe une foule de conférences passionnantes pour les nouvelles familles-éducatrices auquel vous pouvez toujours avoir accès en vous inscrivant ici.
Je dirais simplement que dans le contexte politique actuel, incertain et vacillant, garder les enfants en famille permet d’assurer leur santé, le maintien de relations saines, une socialisation naturelle en plus de s’offrir la chance d’expérimenter un plus grand niveau de bonheur et de stabilité. Parce que soutenir les apprentissages de ses enfants, ça peut être réellement exaltant !
Vous êtes beaucoup de parents à avoir fait l’école à la maison avec vos enfants au printemps dernier. Pas nécessairement par choix. Parce que le contexte était chaotique et qu’à ce moment, c’était l’option la plus simple ou la plus saine ou celle imposée tout simplement.
Sauf que, ça se peut que finalement, vous avez trouvé l’école à la maison plutôt agréable. Ça se peut que vous appréciez accompagner vos enfants dans leurs apprentissages. C’est peut-être aussi l’option la plus sensée présentement. Et que la vie sans la course quotidienne vous plaise vraiment.
Eh bien ! c’est possible de vivre ça TOUT LE TEMPS !
Mais ce n’est pas exactement comme en confinement, faire l’école à la maison pour vrai. Non ! C’est BEAUCOUP mieux !
En temps normal, les familles passent souvent plus de temps en dehors de leur maison qu’à la table de leur cuisine. On profite de nos abonnements aux musées, des bibliothèques, des activités avec nos groupes de soutien régionaux. On voyage. On sort ! Les occasions de socialiser sont nombreuses et variées. Et surtout, on est maître de notre plan d’apprentissage. On choisit NOTRE approche pédagogique, notre matériel, notre ordre logique. Mais si vous pensez vous sauver des improvisations du Ministre de l’éducation actuel, vous serez un peu déçus. Il aime changer les façons de faire avec les familles éducatrices aussi. Il a d’ailleurs fait l’objet de recommandations de la Protectrice du citoyen qu’il n’a pas daigné respecter. Sauf qu’en contexte d’école à la maison, le parent sert de tampon entre les demandes du Ministère et l’enfant. On peut ainsi préserver l’enfant des incohérences et des demandes changeantes.
L’école à la maison, comment ça fonctionne ?
1-Il faut d’abord inscrire chaque enfant en transmettant un Avis relatif à l’enseignement à la maison au plus tard le 1er juillet ou dans les 10 jours suivant le retrait de l’enfant de son établissement scolaire, via l’espace sécurisé du Ministère ainsi qu’à la Commission scolaire de notre secteur. Vous pouvez donc dès maintenant procéder à l’inscription de votre enfant en cliquant ici.
2-Ensuite, il faut faire un Projet d’apprentissage pour chacun des enfants et le transmettre avant le 30 septembre ou dans les 30 jours suivant le retrait de l’enfant s’il a débuté l’année scolaire en établissement. Le plus simple est de suivre le canevas proposé par le Ministère. Les matières obligatoires à documenter sont :
- le français
- l’anglais
- les mathématiques
- les sciences et technologies
- l’univers social (histoire et géographie)
Vous n’avez donc pas à détailler ce que vous ferez en art, en développement personnel et en activité physique.
3-Entre le troisième et le cinquième mois après la mise en œuvre du Projet d’apprentissage, il faut produire un État de situation ainsi qu’un Bilan de mi-parcours qui peuvent faire l’objet d’un seul et même document. Vous pouvez suivre les canevas proposés par le Ministère autant pour l’État de situation que pour le Bilan de la progression ou encore y aller dans un style libre (ce que je préfère personnellement).
4-Vous et votre enfant devrez vous prêter à une rencontre de suivi avec votre personne-ressource. Cette rencontre pourra se faire par visioconférence.
5-La progression de votre enfant devra être évaluée soit par portfolio transmis au Ministère, soit par un titulaire d’un brevet d’enseignement ou encore par examens, c’est à votre guise.
6-Finalement, vous devrez produire un Bilan final faisant état de la progression de votre enfant depuis le premier bilan.
Vous trouvez sans doute que ça fait beaucoup de paperasse à faire. C’est vrai ! Vous serez par ailleurs scandalisés de voir à quel point toutes les autres provinces canadiennes sont plus souples et font davantage confiance aux parents et au potentiel des enfants. En Ontario par exemple, il n’y a strictement aucun compte à rendre. On peut certainement réaliser que si l’école à la maison est aussi libre ailleurs qu’au Québec (et pour rester zen je n’embarquerai pas dans ce sujet mais si vous insistez, je pourrais y revenir), c’est parce qu’assurer le parcours académique de ses enfants en famille n’est vraiment pas si difficile.
C’est même extrêmement gratifiant comme parent de constater l’évolution et la plénitude de nos enfants en sachant que c’est ainsi parce que nous l’avons permis. Nous avons fait ce choix de vie et ça porte fruit.
C’est aussi très valorisant pour l’enfant d’apprendre par lui-même. Il développe son autonomie et il se découvre de nouveaux centres d’intérêts.
Pensez à tout le temps dont vous disposerez en famille pour explorer des passions et faire les activités que vous aimez. Au primaire, le temps académique alloué aux apprentissages ne dépasse pas deux heures par jour et même bien moins quand on profite des expériences quotidiennes pour voir certaines notions. Et plus vos enfants sont grands, plus ils sont autonomes.
Le plus simple quand on commence l’école à la maison est de se procurer des cahiers dans lesquels il y a toute la matière à voir dans l’année comprenant la théorie et les exercices. Vous pouvez toujours vous procurer les corrigés qui vous allégeront la tâche, soit en les achetant (peut-être à plusieurs parents si vous avez un réseau) ou en les empruntant dans une bibliothèque. Avec le temps, on finit par s’approprier la matière et mieux percevoir comment puiser dans le réel pour couvrir les apprentissages. C’est même un merveilleux prétexte pour redevenir plus créative (ou créatif… parce que l’école à la maison, c’est pour les papas aussi) !
En terminant, pour en savoir plus sur les différentes approches éducatives, les ressources, l’aspect financier et social de l’école à la maison, je vous invite à lire L’éducation à domicile : La référence pour tout savoir sur l’école à la maison, le unschooling, l’instruction en famille et autres alternatives au milieu scolaire, un ouvrage complet que j’ai coécrit spécialement pour les nouveaux et futurs parents-éducateurs qui se posent plein de questions ! Je vous conseille également de devenir membre d’une association comme l’AQED (voir le lien dans les sources) afin d’obtenir du soutien tout au long des procédures et de vos échanges avec le Ministère.
Sources
Site du Ministère de l’Éducation pour l’enseignement à la maison.
Association québécoise pour l’éducation à domicile.
L’éducation à domicile – La référence pour tout savoir sur l’école à la maison enfin disponible !
Oui ! L’école à la maison c’est légal !
Une réponse sur « Et si faire l’école à la maison était la meilleure solution en ce moment? »
[…] Ensuite, il faut un minimum de débrouillardise pour trouver les informations qu’il vous faut pour mener à bien cette année scolaire. Pour les étapes à suivre côté obligations ministérielles, vous pouvez consulter cet article. […]