Je t’écris de cœur à cœur les perles de sagesse que j’aurais aimé recevoir et qui auraient insufflé de l’espoir et de la confiance lorsque j’étais à l’aube d’être maman. Merci pour cet appel à l’âme de me prêter un peu de ta précieuse attention, en retour, de me permettre de te tutoyer, et de noter que le féminin est employé dans cette lettre mais il sert aussi au masculin, pour tout parent qui se sent « pris aux trippes ».
Chère nouvelle maman, ou maman sur un chemin de nouveauté, j’aimerais te souffler que l’aventure d’être un parent proche de son enfant est parmie les plus merveilleuses qui soient. Vraiment. Elle nous fait brûler d’amour et fait savourer des jours paisibles. N’hésite pas à t’y élancer, mais sois le plus prête possible pour avoir le plus beau des voyages pour vous tous.
J’aimerais par cette lettre d’empathie surtout adresser un sujet primordial dans le marathon de la parentalité, le choix de rester avec son enfant aussi longtemps que nécessaire et que l’on peut, dans la mesure du possible.
Au cours des premiers mètres avec notre enfant, un lien fort se forme – soudainement, parfois à notre surprise, on sait que l’amour qu’on lui porte est ce qui est parmi le plus important de l’existence. Si dans ces moments de béatitude, ton cœur palpite, jusqu’à saigner en avance, à l’idée de devoir te séparer et d’envoyer ton bien-aimé chez un proche, à la garderie, ou bien à l’école, mon meilleur conseil est de suivre, peut-être pour la première fois mais espérons pour toujours, ton instinct.
Écoute ton cœur.
Il a raison, il est sûrement trop tôt pour y laisser ton enfant.
Tout comme l’allaitement qui est reconnu comme idéal, les experts et les cultures qui ont à cœur le bien-être de l’enfant s’accordent pour dire que les premières années déterminantes devraient être passées avec un parent maternant.
Non, ce n’est sûrement pas le meilleur choix, de le laisser.
La liberté dans les apprentissages à la maison aide le jeune humain, qui est déjà porteur de dispositions à l’apprentissage comme l’enthousiasme et la curiosité, à apprendre tout ce qu’il a besoin dans un milieu stimulant et non-contraignant.
Ces preuves ne sont que les premiers paysages à l’horizon des bienfaits de la parentalité proximale et libre. Après des années à évoluer dans une culture froide pour les enfants, si tu as besoin d’être rassurée dans ce choix, n’hésite pas à rechercher sur le sujet.
Ensuite, au lieu du message brise-cœur sur les réseaux sociaux « Je suis allée porter mon enfant à la garderie et on a fondu en larmes« , merci de nous réchauffer l’âme avec la nouvelle que tu le gardes auprès de toi, où il s’attend naturellement à être. Tout comme il s’attendrait au contact peau-à-peau, au cododo, au portage constant pendant les premiers mois, et à l’allaitement, il s’attendrait à avoir un lien d’attachement puissant qui serait la base de ses interactions et recréerait avec des proches au long de sa vie, dans un milieu où il peut s’éveiller et participer activement. [Si tu en doutes, et même si tu le sais, le (seul) livre que je conseille vraiment est Le concept du continuum, À la recherche du bonheur perdu. Il a peut être l’air de rien, mais le choix de le mettre en pratique pourrait être ce qui peut arriver de mieux pour ton bébé, ta sanité, même, sans le dire à la légère, l’humanité.]
Pourquoi je l’affirme avec autant de confiance? Parce que maintenant je suis de l’autre côté du temps. J’étais auparavant dans le doute d’être sur la bonne piste en restant avec mes enfants, en évitant les soins par des tiers, mais un instinct tenace me disait de le faire.
Et maintenant j’ai les preuves, que je te laisse comme repères sur le chemin.
Ces douces preuves s’accumuleront comme de pesantes pierres précieuses dans la balance vers le bon choix de rester avec ton enfant. On en devient forte de centaines de milles de moments tendres de nourrissement, d’attendrissants sourires et joies partagés dans la béatitude, d’impromptus becs et caresses, du délicieux enthousiasme aux apprentissages, de difficiles défis dépassés, d’événements répétés d’aisance sociale, de jours et nuits additionnés d’harmonie familiale, puis éventuellement, de racines familiales puissantes ainsi que d’une vie épanouie pour tous.
Combien de mamans nous disent, et répètent, que l’enfance et la maternité défilent à toute allure, finalement?
Profites-en.
Vous serez millionnaires d’amour, de paix et d’apprentissages. Je sais que la pression sociale de nos jours est assourdissante pour le retour au travail, pour la « réalisation » de soi à l’exterieur, pour les apparences de prospérité apportées par le dieu de l’argent. Mais si tu fais le choix de veiller auprès de ta tribu adorée, c’est vous qui aurez la vraie richesse, une richesse qui ne se compte pas mais qui se ressent fortement, et qui se raconte avec tendresse de l’autre côté du temps. Ce ne seraient pas les moments passés avec nos amours que l’on regrette après notre marathon, au crépuscule de notre vie, car les mourants placent au premier plan le souhait de ne pas avoir travailler si fort et d’avoir passé du temps avec leurs enfants et partenaires. Rappelle-toi que tu travailles fort à la maison au capital humain, que tu y es précieuse, voire irremplaçable. Que dans la modernité, on peut ajouter des minutes de passions épanouissantes à notre quotidien à la maisonnée sans devoir se détacher. Que vous serez confortables dans votre cocon familial, au point d’intriguer autrui sur le secret de votre bonheur.
Je te laisse et te remercie, avec l’espérance de jours merveilleux pour tes proches et l’humanité, à flatter ton ventre avec douceur, à prendre soin de ta famille sans peur…
À écouter ton cœur.
Sources
À lire absolument, et ce n’est pas un lien affilié qui me rapporte, il est important: Le livre de Jean Liedloff, Le Concept du Continuum, À la recherche du bonheur perdu
Page de ressources pour parents à la maison, Parent à la maison 101
Les vœux communs des mourants
Groupes de discussion du continuum concept
Groupe Facebook Le concept du continuum et apprentissage libre Québec
Rechercher aussi sur Facebook avec le terme concept continuum
Aussi paru sur Marie-Eve Boudreault, Journal d’auteure sur la vie zen et alternative.
Une réponse sur « Chère « Maman qui débute » »
[…] Faites-en l’essai pour voir, mais attention, l’essayer c’est l’adopter. Et c’est garanti que vous ne regretterez pas d’avoir vécu tous ces moments de tendresse, d’étonnement, et même de soutien alors votre enfant avait de la peine, même […]