La cuisine collective est un phénomène assez récent créé en 1982 par deux femmes d’Hochelaga-Maisonneuve qui voulaient faire des quantités plus imposantes de nourriture avec des ingrédients de qualité tout en n’ayant pas à débourser des sommes faramineuses. Tout le monde sait que, si on achète en plus grande quantité, on se trouve à payer moins cher par « portion » et ce, dans tous les domaines : papeterie, informatique, musique, jardinage et, oui, la cuisine. Mais acheter, par exemple, 40 livres de pommes de terre quand on est seul, ça revient plus cher car on en perd beaucoup avant de pouvoir les cuisiner… La cuisine collective est là pour ça.
Je vais vous raconter mon expérience personnelle plus que positive avec cette activité. Au départ, j’étais plutôt réticente face à ce genre de rencontres. Je me souvenais de mes cours d’économie familiale. Pour les plus jeunes, c’était au programme de la deuxième secondaire. Nous apprenions beaucoup sur l’aspect maison/économie/mode de vie. J’ai adoré cette période puisque mes deux étapes préférées furent celle où nous apprenions à coudre et celle où nous concoctions des plats que nous avions le bonheur de déguster par la suite. La salubrité était TRÈS importante mais il s’en trouvait toujours pour se téter les doigts quand même. Bref, je suis dédaigneuse et l’idée de retrouver les fluides des autres dans mon assiette ne me plaisait pas vraiment. Donc, suite à la naissance de ma première fille, je me suis dit que jamais elle ne mangerait de petits pots de légumes et viandes pour bébés vendus en magasin. À 11 ans, j’avais vu le visage de ma petite-cousine quand elle en mangeait et ça ne m’inspirait que du dégout. Dieu soit loué, le centre périnatal que je fréquentais offrait une activité « purées ». C’est donc avec la responsable de l’activité et deux autres mamans que nous avons préparé les carottes, brocolis, poulet, pommes et dessert de tofu à la fraise. J’en avais tellement en réserve que j’ai même utilisé une partie de mes réserves pour faire des potages. Depuis, je n’avais fréquenté aucune activité du genre.
Je cuisine déjà beaucoup moi-même. Je fais mes propres gâteaux, mijotés, biscuits, sauce à spaghetti, soupes, etc. Même lorsque nous mangeons de la poutine, la sauce est faite à partir de mon bouillon de bœuf. Mais bon, dernièrement, mon mari me parle d’une activité de cuisine collective offerte dans notre municipalité. Habituellement, il n’y en a pas vraiment, alors tout étonnée de la nouvelle, je lui dis que je VEUX y aller. J’aime cuisiner, mais je suis volubile alors c’est la place parfaite pour mélanger deux de mes passions. Pour la somme proposée de 15$, on nous promet un repas 3 services (entrée, repas principal et dessert) pour 4 personnes. Mais nous repartons toujours avec beaucoup plus. À titre d’exemple, le repas principal de notre première rencontre était des aubergines farcies. Nous sommes repartis avec un plat à part rempli seulement de la farce en plus d’avoir pu nourrir 6 personnes avec les aubergines. Quant à la farce restante, je l’ai mélangée à des tomates et déposée sur des pâtes… Bref, la cuisine collective, quand on n’a qu’un revenu à la maison, c’est plus que rentable, ça fait découvrir de nouvelles recettes et de nouvelles saveurs et j’ajouterais que ça rend heureux! Oh, et si quelqu’un porte ses doigts à sa bouche pendant le travail, rien ne nous empêche de lui rappeler les règles à respecter… Bon appétit!