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J’ai des ados à la maison!

Quand j’étais nouvelle maman, j’ai fréquenté un lieu de rencontre pour les mamans de jeunes enfants. Le lieu offrait l’opportunité de faire de beaux échanges et de partager notre quotidien qui venait de changer radicalement! Mais une fois, la discussion avec une maman qui avait aussi des enfants plus vieux m’avait ébranlée et je n’avais pas compris. La maman cherchait du réconfort en discutant de son fils de 14 ans. Elle nous racontait le garçon joyeux, doux et facile qu’il avait été. Parce qu’à cet instant, il n’était plus ce qu’elle souhaitait. Je me souviens de ses mots :«Je suis déçue de lui, de ce qu’il est».

Je l’avais questionnée sur le sens de ses paroles parce que je ne comprenais pas comment on pouvait en arriver à être déçue de son fils. Elle m’avait alors dit :«Quand ta petite bulle de bonheur va péter, tu vas comprendre. P’tits enfants, p’tits problèmes. Grands enfants, grands problèmes».

Je ne porte pas de jugements sur cette maman. Elle était visiblement débordée avec cet enfant qu’elle ne reconnaissait plus et le bébé qui prenait tout son temps. Ce que je retiens par contre, c’est que maintenant c’est moi la maman avec des plus grands. Je l’avoue, elle avait raison sur la bulle qui ne serait pas toujours de bonheur. Il y a des moments vraiment difficiles où je ne sais plus comment je dois agir et où je me sens débordée. Ma bulle de bonheur a fait place à de grandes éclaircies de moments merveilleux et de temps en temps par des nuages plus gros que je ne le voudrais. Sauf que je ne vois toujours pas ce que je devais comprendre. Les grands problèmes ne sont pas apparus avec les grands enfants.

Même si parfois j’ai l’impression que mes enfants grandissent trop vite, il ne sont pas devenus plus grands par un bon matin de printemps avec les premiers pissenlits! Je les ai accompagnés. J’ai partagé leurs joies, leurs peines, leur vie.

Ce n’est pas tout le temps facile. J’essaye de me rappeler que j’ai aussi eu 12, 14 ou 16 ans et que ce n’était pas facile à ce moment là non plus. Loin de là. Mon constat devient alors que rien n’a vraiment changé. C’est «grand-pas-tout-à-fait-grand-qui-voudrait-être-grand-mais-pas-trop-grand» vivent en lieu tamisé sur un parcours qu’ils ne reconnaissent plus.

Ils veulent avancer tout seul tout en sachant qu’on se tapisse dans l’ombre pour veiller. Il n’y a qu’une évidence : Ils veulent s’assurer que notre amour restera quoi qu’il arrive.

Et si l’erreur venait de nous, les parents? À les pousser dans un univers qu’ils ne souhaitent pas encore et qu’ils ne comprennent pas. Que se passerait-il si on ne mettait plus la faute sur eux et qu’on se regardait vraiment? Se pourrait-il qu’on ait changé aussi? Qu’on soit plus fatigué? Qu’on soit moins patient? Qu’on soit plus vieux?

Je berce encore mes enfants. Je les accompagne dans leurs jeux. Je joue, je vais dehors, je lis leurs histoires. Oui, ils le désirent encore. Leur vie n’est pas qu’un écran derrière se cacher ou que la musique trop forte pour ne pas entendre. Depuis quand l’amour est devenu de trop? Ils ont au contraire tellement besoin de savoir que cet amour-là est réel, pur et inébranlable.

Est-ce que c’est toujours par envie que je m’investis auprès d’eux? Absolument pas. Je l’avoue, je fais souvent des efforts. Mais je n’oublie pas qu’eux aussi font des efforts pour me suivre à l’épicerie, pour se reposer quand c’est moi qui est fatiguée ou pour m’aider au ménage. Bien sûr, cela fait peut-être partie de notre quotidien. Notre famille est une équipe.

Mes enfants sont devenus grands, mais ma responsabilité n’a pas disparue. Elle est devenue plus grande avec eux. Quand ce sera la crise, j’attendrai. Que ce sera le doute, j’attendrai. Quand ce sera la fin du monde, j’attendrai. Puis, quand le calme sera revenu, ils me verront à attendre et ils sauront : Quoi qu’il advienne, j’attendrai!

J’ai des ados à la maison. C’est dur. Mais ça passera parce que je n’ai pas que des ados. J’ai d’abord et avant tout des enfants et ils ont besoin de moi.

Plus qu’être écoutés, ils veulent être entendus. Ils veulent être aimés et ressentir qu’ils sont compris (Même quand on ne sait pas toujours ce que l’on est supposé comprendre!). Ils veulent être accompagnés et guidés tout en ayant le choix de la route.

Je pourrais vous donner une tonne de conseils. Je n’en ferai rien. Je ne connais pas votre famille, vos doutes et vos défis. Je voudrais seulement vous dire que les années que l’on partage auprès de nos enfants sont éphémères. Le temps passe indubitablement. Au bout du compte, il ne restera que l’amour, la tendresse et tous les instants que l’on aura partager. J’espère que vous en profitez malgré les tempêtes.

Vous avez des ados à la maison vous aussi? Dans quelques clignements des yeux, ils seront de superbes adultes et ce sera un peu grâce à vous! Ne l’oubliez pas et aimez-les peu importe ce qu’ils feront ou diront. Ils ne peuvent pas vous décevoir de ce qu’ils sont… Ils ne sont que le reflet de ce que vous êtes!

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Par Nathalie Lévesque

Maman de quatre enfants, elle a rêvé depuis toujours d'être maman et de prendre soin de ses enfants. Ce rêve s'est réalisé en 2004, lors de la naissance de son premier. Femme positive, rêveuse et prête à relever tous les défis. Aujourd'hui, elle vit en mode unschooling et voyage en permanence. Elle écrit d'ailleurs un blog : sixnomades.blogspot.ca et une page Facebook : Facebook.com/sixnomades qui raconte les péripéties de leur vie fulltimer.