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J’exerce pleinement mon rôle parental et ça change le monde

 

Il y a quelques années, mon titre aurait été différent.  J’aurais plutôt écrit: J’exerce mon rôle parental… et ça dérange.

 

Nouvelle maman, j’étais submergée de recommandations contradictoires et détachées du réel humain.  J’étais déchirée entre le discours ambiant pas toujours bienveillant et mon élan naturel vers le maternage proximal.

 

J’allaitais à la demande.  Mon approche était du style Bar open.  Je ne suis pas de celles qui minutent leur quotidien ou qui mesurent la quantité de leurs offrandes.  Les ennuis de santé de mon aîné m’ont amenée à pratiquer un cododo adapté à sa problématique et la chambre familiale.  Je ne l’ai jamais laissé pleurer.  Je m’offrais toute entière à lui pour le réconforter.  Je me suis adaptée à son rythme et nous nous sommes harmonisés ensemble.

 

Je n’ai jamais eu envie de le faire « garder ».  Il se trouve qu’être avec mon enfant, partager la vie avec lui et l’accompagner dans sa découverte du monde était ce qui me tenait le plus à coeur, ce qui me comblait du plus grand bonheur.

 

Alors que je voyais la fin du monde la fin de mon congé parental arriver, j’étais de plus en plus angoissée à l’idée de me soumettre à  une vie complètement déconnectée de mon style de parentalité, déconnectée de mes besoins et de ceux de mon enfant.  Je ne voulais pas du tout passer mes journées loin de mon enfant.  Je ne voulais pas qu’une étrangère fasse à ma place ce que j’aimais faire le plus au monde.  Fidèle à mes convictions, j’ai renoncé au modèle le plus populaire.  J’ai choisi de rester à la maison avec mon enfant, tout en créant chez moi une garderie alternative.

 

N’allez pas croire qu’on m’ait encouragée à faire ce choix.  Sans qu’on ait tenté de m’en dissuader complètement, disons que j’entendais le bzzzzzzzz ambiant de l’électricité quand je parlais de mon choix autour de moi.  Je suis subitement devenue inintéressante socialement parlant.  Un genre d’anti-héros instantané…  et pourtant…

 

La force était avec moi.  J’étais et je suis toujours animée par l’envie d’être intègre envers mes convictions, mon humanité, l’attachement et le respect que j’ai pour mes enfants.  Ce besoin de cohérence m’a fait basculer vers la bienveillance, m’a insoumise aux recommandations des experts, de mon entourage et de la littérature ordinaire.

 

Dans un mouvement de continuité, j’ai également renoncé à déléguer l’instruction de mes enfants à des institutions.  Et pour ça aussi, on ne m’a pas encouragée…  évidemment. C’est confrontant pour certaines personnes de voir des parents suivre le chemin de l’autonomie plutôt que celui auquel on se sent soumis.

 

Pourtant…

– Quand je vois mes enfants être eux-mêmes sans chercher à se conformer ou correspondre à des modèles imposés, je sais que ça change le monde.

– Quand je vois mes enfants coopérer au lieu de rivaliser, je sais que ça change le monde.

– Quand je vois mes enfants remettre en question des idées proposées comme des vérités, je sais que ça change le monde.

– Quand je vois mes enfants prendre leur temps au lieu de courir pour suivre un rythme imposé pour déconnecter, je sais que ça change le monde.

– Quand j’entends mes enfants exprimer leurs émotions avec précision et sans gêne, je sais que ça change le monde.

– Quand mes enfants priorisent l’environnement plutôt que leurs envies passagères, je sais que ça change le monde.

 

Tout ça, ça se transmet en étant ensemble, en vivant ensemble et en prenant le temps de laisser l’humain devenir humain dans un monde qu’il veut meilleur.  Tout ça est redevable à notre façon d’être un parent investi et d’être dérangeant parfois pour ceux qui ne suivent pas ce chemin.  Nous sommes les grands influenceurs de nos enfants. Soyons-en fiers!

 

Ensemble, faisons confiance à nos compétences parentales en proposant un nouveau modèle de bienveillance et de cohérence, un modèle qui deviendra au fil du temps LE nouveau standard.

 

LITTÉRATURE PAS ORDINAIRE:

Mitsiko Miller.  Découvrir la parentalité positive.

Naomi Aldort. Éduquer ses enfants, s’éduquer soi-même.

Jean Liedloff. Le concept du continuum.

Marshall B. Rosenberg. La communication non violente au quotidien.

Thomas D’Ansembourg.  Cessez d’être gentil. Soyez vrai! Être avec les autres en restant soi-même.

Chantale Proulx.  Plaidoyer pour une enfance heureuse.

 

Commentaires

Par Julie Roux

Maman intégrale de 2 enfants libres ayant un penchant naturel pour le bonheur, Julie a troqué la sociologie et la naturopathie contre la vie familiale qu’elle a choisie. Maman à la maison pas si souvent à la maison, elle adore sortir, voyager, réfléchir sur l’enfance et sur l’éducation.