Cet article sur le unschooling, ou la non-scolarisation, sera publié en 2 parties. J’ai mis plusieurs citations pour bien cerner le sujet sous forme de petit guide. Si vous êtes un peu pressé, vous pourrez les sauter et y revenir plus tard. Mais je conseille de prendre une bonne pause et de plonger dans la magie d’apprendre ce qu’est le unschooling, ou la non-scolarisation, pour vous ou les êtres plus jeunes qui vous sont chers.
Il fut un temps—entre le moment où le bâtiment est tombé et où je me suis extirpée à travers une fenêtre brisée—où j’ai accepté le fait que j’allais mourir. Vous n’avez pas à vous soucier du processus de la mort. Vous êtes vraiment paisible. Vous ne paniquez pas. J’étais seulement triste que je ne verrais pas ma famille. Je voulais que la vie de chacun se révèle vraiment très bien, et je voulais le voir.
Peu de temps après le World Trade Center j’ai eu des enfants, et une partie de la raison pour laquelle je sais que c’est bon pour eux de faire l’éducation à la maison est que je sais qu’on pense lorsque que l’on va mourir, et je ne veux pas manquer huit heures chaque jour avec mes enfants, parce que je sais qu’il n’y a rien d’autre qui aura de l’importance à la fin de nos jours.
« Maman, est-ce que je peux mettre des ballounes partout? » me demande mon fils, Josh. Pourquoi pas? Ce gris matin du début septembre, nous sommes libres de notre horaire car l’autobus ne viendra pas le chercher.
C’est cette année que mes enfants auraient dû entrer à la prématernelle, ou à la maternelle à 4 ans. Mais cette année, il n’y a pas d’école pour nous. Nous fêtons une non-rentrée scolaire. Depuis leur naissance, mes enfants et moi avons évolués vers le unschooling, du terme anglophone plus connu, ou non-scolarisation pour le terme français qui se rapproche le plus du sens premier – ce que l’on pratiquait presque naturellement dans notre famille, en fait. Selon moi, il est une suite logique à l’attachement parent-enfant pratiqué à la maison plutôt qu’en garderie depuis leurs premiers jours. Et le design de vie de l’apprentissage naturel n’est pas seulement pour les enfants; à l’âge adulte, je tire autant de plaisir qu’eux à me dire à la Alice Cooper « School’s Out», et à apprendre en toute liberté.
Avant de commencer, si vous êtes nouveau à la non-sco, je demanderais s’il vous plaît d’être ouvert. Ouvert à une alternative, à la question : Et s’il existait un meilleur choix à l’école traditionnelle? De laisser la porte ouverte sans penser à formuler des objections pour l’instant, pour entrevoir une autre réalité sans œillères, qui pourrait révolutionner votre vie, comme cela est le cas pour les nôtres. Puis, si l’exercice vous va, de répondre à cette question en vous-même: De quelle manière apprenez-vous mieux en tant qu’adulte? Est-ce que pour des connaissances importantes pour votre vie de tous les jours, vous vous inscrivez à l’université? Ou plutôt, comme la majorité d’entre nous, apprenez-vous plus librement, sur le terrain, en trouvant votre expertise par vous-même, soit ce que vous avez besoin au moment où vous en avez besoin? De nos jours, lorsqu’on a besoin d’une connaissance ou qu’un sujet nous inspire, nos recours premiers sont généralement notre entourage personnel ou professionnel, l’internet, des revues, et des livres pour aller plus loin sur le sujet. À l’âge adulte, nous n’utilisons plus un professeur formel, une salle de classe, ou un examen. Nous savons ce que nous savons, et nous sommes débrouillards pour trouver ce dont nous avons besoin.
Si on fait un saut en arrière, on peut voir que l’institution moderne de l’école obligatoire, dont semble ne pas pouvoir se passer notre société, est récente. Sous la forme que l’on la connaît, elle a été instaurée non pas pour donner une éducation générale, mais pour évangéliser. Ensuite, il semble qu’elle ait été reprise pour nous éduquer au mieux pour avoir une éducation de base avant d’apprendre une carrière, au pire, au gré de l’agenda gouvernemental (devenant une nouvelle « église » laïque dictant ce qui est bon d’apprendre versus ce qui ne l’est pas), sur le format du travail ouvrier, pour suivre et habituer les jeunes à la semaine de travail, et garder les parents sur le marché du travail. Ce faisant, l’école est devenue un rouage de la société moderne. Mais à quel prix économique et social?
Au tournant d’un nouveau millénaire, nous sommes en droit de revoir objectivement la fonction de l’institution scolaire, car nous avons dépassé l’époque de sa visée première. Et de revoir en même temps les fondements de sa fréquentation obligatoire. À la lumière des recherches modernes sur l’éducation, après des décennies de cette expérience sociale, je remets en question l’institution scolaire. Car les efforts pour la réformer ne sont pas encore à point – s’ils le sont totalement un jour afin qu’elle soit enfin respectueuse des besoins de chacun.
Il y a d’abord un consensus que l’école publique n’est pas effective et a besoin de réforme; son succès est mitigé, et souvent fustigé dans les médias. La preuve ultime étant que la moitié des jeunes sont démotivés à l’école et encore qu’ils n’atteignent pas leurs diplômes secondaires.
Pourtant, il existe des alternatives à l’apprentissage obligatoire à l’école. Une majorité d’adulte pratique l’apprentissage naturel, et il est estimé qu’aux États-Unis autour de 2 millions pratiquent l’éducation à la maison.
En ces jours de rentrées scolaires massives, de retrait de la majorité des enfants des lieux publics, une pensée me trotte dans la tête, et je me lance avec cet article : À la lumière de ses méfaits, et si on avait le courage de rejeter l’institution scolaire obligatoire, traditionnelle? Je me dis que si j’en parle ouvertement et relate les connaissances accumulées avec les années, plus de gens choisiraient une alternative à l’école traditionnelle. Car souvent, les gens ne savent même pas qu’il est légal de le faire. Et parmi ceux qui le savent et ont leur curiosité piquée, plusieurs n’en savent pas les bases. Il est temps d’éclairer ce chemin plutôt obscur et de l’amener au grand jour pour en faire un mode de vie sain familial et une solution à nos problèmes sociétaux.
- L’éducation à la maison, une meilleure alternative à l’école traditionnelle?
Les méfaits de l’école traditionnelle
Qui sont les experts qui en décrient les méfaits? De nombreux auteurs ont démontré ce que plusieurs qui ont fréquenté l’école ont apprit : l’école, avec ses tests, son autorité, et son cadre formel, peut être détrimentale à notre bon fonctionnement, et serait un cheval de Troie source de plusieurs problèmes dans notre société. Si nous devions suivre le parcours naturel de l’être humain, ces experts s’accordent pour décrier l’ajout de l’école dans cette voie.
L’auteure Jean Liedloff et le Dr. Peter Gray lancent le bal avec leurs études anthropologiques et psychologiques sur des sociétés qui n’ont pas connu de bris dans la continuité de l’évolution humaine naturelle. Jean Liedloff démontre avec ses études avec les Yequanas et les Balinais que les enfants élevés dans le continuum naturel, c’est-à-dire en portage et cosommeil au moins jusqu’à ce qu’ils rampent, puis laissés libres de jouer entre enfants, de travailler et de suivre les coutumes de leurs clans, sans enseignement de style scolaire, tout en ayant un amour inconditionnel par leurs proches, sont parmi les plus heureux, non-violents, et adaptés de leurs sociétés. Jean Liedloff est répugnée par tout ce qui ressemble à de la scolarisation; elle est parvenue à la conclusion plutôt dérangeante que l’apprentissage est naturel, mais que l’enseignement ne l’est pas du tout. Elle n’a pas vu d’enseignement formel dans les peuples qu’elle a étudié. Elle voyait plutôt des enfants épanouis qui apprenaient en liberté en compagnie des autres.
Les recherches du Dr. Peter Gray, professeur et chercheur en psychologie qui a publié récemment le livre Free to Learn, démontrent que les enfants à travers le monde apprennent mieux par le jeu, une communauté de pair, et l’accès libre à l’information. Il affirme que l’école est une prison. Elle tue dans l’œuf le goût d’apprendre chez les enfants :
« Les enfants viennent au monde brûlant d’apprendre et génétiquement programmés avec des capacités extraordinaires en matière d’apprentissage. Ils sont de petites machines à apprendre. Dans les quatre premières années ou à peu près, ils absorbent une quantité incommensurable d’informations et de compétences sans aucune instruction. Ils apprennent à marcher, courir, sauter et grimper. Ils apprennent à comprendre et à parler la langue de la culture dans laquelle ils sont nés, et avec cela ils apprennent à affirmer leur volonté, argumenter, s’amuser, agacer, se lier d’amitié, et poser des questions. Ils acquièrent une quantité incroyable de connaissances sur le monde physique et social qui les entoure. Tout cela est motivé par leurs instincts intérieurs et urgences, leur espièglerie et curiosité innés. La nature n’éteint pas cet énorme désir et cette capacité d’apprendre lorsque les enfants atteignent cinq ou six ans. Nous l’éteignons avec notre système coercitif de scolarité. La plus grande, la plus durable leçon de l’école est que l’apprentissage est du travail, qui doit être évité autant que possible. […] J’ai commencé à étudier l’éducation d’un point de vue biologique. Au début, mon étude a été principalement motivée par souci pour mon fils. Je voulais m’assurer que nous ne faisions pas une erreur en lui permettant de suivre sa propre voie éducative plutôt qu’un chemin dicté par des professionnels. Mais graduellement, au fur et à mesure que je suis devenu convaincu que l’éducation autogérée de Scott allait à merveille, mon intérêt s’est tourné vers les enfants en général et sur les fondements humains biologiques de l’éducation. »
Peter Gray souligne que les enfants sont naturellement équipés pour s’éduquer eux-mêmes. Il affirme que chacun de nous sait que les leçons les plus importantes n’ont pas été celles que l’on a apprises à l’école. Elles ont été celles que l’on a apprises lorsqu’on les a poursuivies par nous-mêmes, par passion; c’est celles qui nous restent pour la vie et nous aident à trouver une carrière appréciée.
Il ajoute que “Chaque fois que nous ajoutons une autre heure au temps que les enfants doivent passer à l’école ou à faire des devoirs, et chaque fois que nous les contraignons ou les cajolons à une autre activité parascolaire dirigée par un adulte, nous les privons encore plus de possibilités de jouer, d’explorer, de réfléchir et d’expérimenter les joies et les frustrations de l’auto-direction. »
Il apporte qu’avant l’école, apparemment pendant des millénaires, les enfants (jusqu’à l’âge où ils commencent de leur propre initiative à prendre des responsabilités adultes) jouaient et exploraient à chaque jour, à la journée longue, et s’éduquaient eux-mêmes. Les traits enfantins d’être joueurs, curieux et social ont été perpétués par sélection naturelle pour que l’enfant s’éduque librement.
Désormais, Peter Gray supporte l’apprentissage libre à la maison et les écoles démocratiques, où des lois sont votées par tous et l’enfant est laissé libre d’apprendre et de s’amuser, avec des pairs d’âges différents, sans être dirigé par des adultes (qui sont là au besoin).
Il cite un éducateur reconnu, Jian Xueqin, qui dénote que les failles de l’éducation basée sur la mémorisation sont bien connues, comme des manques aux compétences sociales, de discipline, d’imagination, ainsi que des pertes de curiosité et de passion d’apprendre.
L’apprentissage libre dans l’enfance permet donc de trouver par le jeu les passions qui pourront fleurir et devenir une carrière fleurissante, comme ses études sur le terrain le rapportent et trouvent un lien direct entre les deux. Le jeu que pratique le jeune apprenant est une pratique à être un adulte. Quand on limite le jeu, les gens traversent la vie avec un sens de dépendance et de victimisation comme si une autorité externe devait leur dire quoi faire, ce qui n’est pas sain.
Les travaux des psychologues Oliver James ainsi que Steve Biddulf, lu par 4 millions de personnes (il est l’auteur des guides Raising Boys et Raising Girls), démontrent que l’attachement à la mère (ou père) jusqu’à l’adolescence, puis des adultes significatifs à ce moment, sont les choix les plus appropriés pour une bonne santé mentale. On peut alors inférer que le mode de vie d’apprentissage à la maison permet d’avoir plus de temps de qualité avec ses parents alors qu’un mode de vie alternatif où l’enfant n’a pas d’amour et de rôle modèle parental actif est susceptible de causer des problèmes. Par exemple, un garçon qui n’a pas de présence de qualité de son père ira chercher un modèle masculin ailleurs, comme dans les films ou chez ses pairs, et sera plus à risque de présenter ces traits, affirme Steve Biddulph :
– Un style agressif dans les relations;
– Un comportement hyper-masculinisé (fusils, muscles, trucks, mort);
– Un répertoire limité de comportement (se tenant autour de grogner ou «être cool»);
– Une attitude dérogatoire envers les femmes, les gais et les minorités.
Le Dr. Maria Montessori, fondatrice des écoles de ce nom, a étudié d’abord les enfants dans leur milieu naturel lorsque des enfants, libres toute la journée dans un bâtiment alors que leurs parents travaillaient, ont été regroupés dans un local nommé La Casa dei Bambini, la maison des enfants. Elle a remarqué que l’instinct des enfants est de travailler, par eux-mêmes. Ils délaissent vite les jouets alors qu’ils travaillent librement des heures avec du matériel adapté pour eux qui leur permettent d’apprendre les rudiments du monde extérieur, comme l’alphabet, les chiffres, et des activités de vie quotidienne comme faire la cuisine. Sans Professeur, mais avec quelques lignes de guidance, il est observé que les enfants deviennent capables d’apprendre, par eux-mêmes ou avec leurs compères, à lire, compter et écrire, entres autres, à leur 3, 4, 5 ans.
Les résultats conjoints de ces recherches démontrent clairement que meilleure que toute alternative pour les enfants d’âges préscolaires et même jusqu’à l’adolescence est le fait d’avoir un contact proche avec son parent et son « clan », ainsi que des activités adaptées au travail en toute liberté. C’est ce que supportent la non-scolarisation et la profession de parent à la maison.
Parmi les résultats les plus importants sur les conséquences de l’école obligatoire sont aussi les œuvres des professeurs John Taylor Gatto et John Holt. John Taylor Gatto, auteur et professeur, a éclairé sur les méfaits de l’école qu’il ne pouvait plus supporter, notamment par son livre Dumbing Us Down et ses articles sur l’école et sa profession I Quit, I Think (Je quitte, je pense) et Against School (Contre l’école). Il ne mâche pas ses mots. Il décrit que l’école industrialisée et obligatoire a été délibérément entraînée par des leaders malintentionnés sur la piste de la ségrégation par classes d’âges pour diviser les masses et mieux régner dans une démocratie. Le résultat étant qu’il serait « peu probable que la masse ignorante de l’humanité, séparée dans l’enfance, ne serait jamais réintégrée dans son ensemble dangereux ». Il note que les 6 fonctions de base de l’école sont :
1) La fonction adaptative, les écoles existeraient pour établir des habitudes fixes de réaction à l’autorité qui exclut le jugement critique;
2) La fonction d’intégration, ou » la fonction de conformité », pour rendre les enfants aussi semblables que possible afin d’exploiter et manipuler une grande force de travail;
3) La fonction de diagnostic et directive, l’école viserait à déterminer le rôle social particulier de chaque élève;
4) La fonction de différenciation. Les enfants triés par rôle social seraient formés uniquement ces rôles dans la machine sociale seulement, pas au-delà;
5) La fonction sélective, pour améliorer la biologie de la masse. Les écoles seraient destinées à marquer les inaptes comme inférieurs pour barrer efficacement de la reproduction;
6) La fonction propédeutique, ce système social sous-entendrait un groupe d’élite gardiens.
Cette vision élaborée au début du 20e siècle peut se voir sur les terrains des écoles de nos jours, puis au sein de la société ensuite, et elle a de quoi effrayer.
Le professeur John Holt est le leader du unschooling, avec son précurseur Ivan Illich, qui prônait la déscolarisation, car l’école serait une nuisance à l’éducation. John Holt a voulu savoir pourquoi les enfants de sa classe semblaient troublés par la vie alors que les enfants préscolaires sont débordants de vie et aventureux. Ses découvertes personnelles, car il apprenait lui-même à la unschooling un instrument de musique par exemple, et sur le terrain avec des études de diverses familles et classes, l’ont mené à prôner la non-scolarisation et à publier pendant des années un bulletin d’information Growing Without Schooling (Grandir sans scolarisation) et donner des conférences pour inciter les gens à le faire. Ses découvertes sur les méfaits de la scolarisation sont nombreuses, comme sur le fait que les enfants échouent et perdent le goût d’apprendre parce qu’on les teste et les force, et que l’on apprend mieux généralement en liberté. Il affirme encore qu’apprendre est aussi naturel que de respirer dans son livre Learning All the Time :
« Les enfants apprennent à partir de tout ce qu’ils voient. Ils apprennent où qu’ils se trouvent, et pas seulement dans les lieux d’apprentissage spéciaux. Ils apprennent beaucoup plus des choses, naturelles ou créées, qui sont réelles et significatives dans le monde en leur nom propre et non pas seulement faites pour aider les enfants à apprendre; en d’autres termes, ils sont plus intéressés par les objets et les outils que nous utilisons dans notre vie ordinaire que dans presque tous les matériaux d’apprentissage particuliers faits pour eux. Nous pouvons mieux aider les enfants à apprendre, non pas en décidant de ce que nous pensons qu’ils devraient apprendre et en réfléchissant à des moyens ingénieux pour le leur enseigner, mais en rendant le monde, autant que nous le pouvons, accessible à eux, en accordant une grande attention à ce qu’ils font, répondant à leurs questions—s’ils en ont—et en les aidant à explorer les choses auxquelles ils sont plus intéressés. Les façons dont nous pouvons le faire sont simples et faciles à comprendre par les parents et d’autres personnes qui aiment les enfants et qui prendront la peine de faire attention à ce qu’ils font et qui pensent à ce que cela peut signifier. En bref, ce que nous devons savoir pour aider les enfants à apprendre n’est pas obscur, technique ou compliqué, et les matériaux que nous pouvons utiliser pour les aider à sont à portée de main tout autour de nous. »
Les auteurs et blogueurs actuels Sandra Dodd, Leo Babauta, et Penelope Trunk démontent jour après jour les préceptes en faveur de l’école et éclairent sur les bienfaits de la non-scolarisation. Sandra Dodd est une leader dans le unschooling, et elle partage depuis des années les bienfaits de cette méthode pratiquée dans sa famille. Leo Babauta, aussi connu par son célèbre blog Zen Habits, pratique la non-scolarisation avec 4 de ses 6 enfants (les plus jeunes, les plus vieux fréquentant déjà l’école depuis longtemps) – il est enthousiasmé par l’idée. Penelope Trunk, aussi une célèbre blogueuse, a retiré ses enfants de l’école quand elle a vécu ses méfaits, et maintenant ils fleurissent à la maison. Un de ses enfants, qui a des troubles de socialisation, devient même plus sociable. Elle a éclairé sur les multiples bienfaits des jeux vidéo qui ne sont pas limités. Le risque de lire leurs blogues : attention, si vous avez encore des réticences, elles risquent de tomber à leurs lumières.
En ce qui concerne le Québec, le mouvement n’est pas nouveau. Léandre Bergeron, auteur du Petit manuel d’histoire du Québec et du Dictionnaire de la langue québécoise, a éduqué ses trois filles de cette manière et raconte son histoire dans Comme des invités de marque, stipulant que nous devrions traiter nos enfants comme tels. Il glisse quelques aperçus de ses découvertes dans son mémoire sur une année avec ses adolescentes et leurs parcours :
« Hier soir, nous sommes allés entendre le concert vocal auquel participait Déirdre. On sentait sa grande sociabilité, son ouverture aux autres, son désir ardent de faire de son mieux, non pour elle-même mais pour que l’événement soit un succès collectif. Comment oser dire que les enfants qui ne fréquentent pas l’école ne vont pas développer leur sociabilité? C’est tout le contraire que je constate. Car la socialisation forcée des écoles ressemble à la socialisation des prisons plutôt qu’à l’épanouissement des relations humaines chaleureuses. »
« La crise de l’adolescence n’existe que dans les milieux d’oppression. Il n’y a pas de crise d’adolescence si la symbiose est intacte. »
« Je crois que j’ai brisé la complicité avec le monde adulte, que j’ai divorcé d’avec le monde adulte pour me retrouver complice des enfants. Car il y a une complicité du monde adulte, qu’on la sente ou pas. Cette « entente » entre adultes qui nous fait croire qu’on est au pouvoir, qu’on est dominant, qu’on sait, qu’on a droit à, qu’on peut demander, qu’on peut se permettre de, comme la dame d’un certain âge qui croit avoir le droit de nous passer sous le nez dans une file sans s’excuser, comme le petit avocat fier de son air supérieur. Il y a un fil de complicité qui lie les adultes entre eux comme un réseau de mafiosi. »
« Et voilà que, eurêka !, je découvrais comment, dans leurs jeux à elles, elles faisaient leur apprentissage véritable ; en fait, il n’y avait rien à faire qu’à les laisser jouer à leur guise, tant qu’elles voulaient pour qu’elles apprennent ce qu’elles avaient besoin de savoir à leur âge. Pourquoi est-ce qu’elles devraient savoir lire et écrire avant d’avoir besoin de lire et d’écrire ? Pourquoi faire du plaisir d’apprendre une torture en l’imposant prématurément ? Pourquoi faire du forcing ? Ridicule, tout ça. Quel besoin mes filles avaient-elles de lire à sept, huit ou dix ans ? Aucun. Quel besoin avaient-elles de compter, additionner, soustraire ? Aucun. Jusqu’à ce que dans leurs jeux à elles, elles sentent un manque et cherchent à le combler. Ou encore quand, participant à la vie quotidienne, elles verraient l’importance de la liste d’épicerie trônant sur le lutrin tout près de mon comptoir de boulanger. « Papa, i faut des pommes. » Et j’écris : pommes. « Laisse-moi écrire pommes. « Si tu veux, P-O-M-M-E-S. » « Pourquoi deux m ? » Pour compliquer les choses. Parce que, si c’était simple et facile, ça s’apprendrait facilement et les professeurs dans les écoles, ils n’auraient rien à faire. »
« L’école imprègne tous les cerveaux dits civilisés comme jadis l’Église pénétrait les moindres recoins de l’âme des catholiques. Hors de l’Église, point de salut. Aujourd’hui, hors de l’école, point de salut. »
« Je me rends compte que l’enfant ne tient pas du tout à recevoir une instruction formelle avant la puberté et que cette instruction formelle, si elle a lieu, est néfaste à son épanouissement. C’est vraiment lui brouiller les cartes. Cette obsession à vouloir instruire nos enfants le plus tôt possible est une interférence dans la relation parent-enfant, une atteinte très grave à la symbiose. L’idée que le parent se fait de l’enfant, l’image qu’il a de lui, est un écran entre les deux. Pour le parent, l’enfant n’en sait toujours pas assez. Chez l’enfant s’installe le sentiment qu’il n’est jamais à la hauteur, qu’il est un objet inadéquat. »
Il y a quelques autres familles phares dans le milieu de l’unschooling au Québec (voir leurs sites dans les ressources additionnelles). Au Québec, pourtant, peu de gens savent que l’éducation à la maison est acceptée.
Devient-il un mouvement social, le unschooling? Les écoles les plus en vues, comme celle appelée Avenues – The World School où l’actrice Katie Holmes envoie sa fille à New York, changent vers le modèle de l’apprentissage libre. On se rend compte que les enfants ont une meilleure éducation lorsqu’ils ont un accès libre à l’information, qu’ils sont encouragés à suivre leurs passions, sans horaire fixe, et qu’un parent peut venir les voir en tout temps. En continuant le modèle de l’école publique, qui tire de plus en plus de la patte, on crée encore un écart entre l’éducation des plus riches et des moins riches. Mais comme le souligne plusieurs, pas besoin de payer 40 000$ (US) pour avoir accès à ce modèle: on peut le faire en famille, de la maison.
Pour faire le tour des méfaits de l’école, nous pouvons en regarder les effets dans notre société qui a majoritairement emprunté le parcours scolaire. On constate que le chemin de l’école traditionnelle est insidieux, il peut nous piéger. On peut facilement se retrouver névrotique en cours de route étant donné qu’il ne répond pas à nos besoins. Jean Liedloff avait l’habitude de nous décrire comme des « névrotiques normaux », avec notre grand malaise généralisé dans nos sociétés dénaturées et scolarisées.
Le chemin de l’école est fallacieux; il est trompeur car il enlève le goût d’apprendre et peut nous mener sur une fausse piste. À la maternelle, j’avais soif d’apprendre. J’ai même mémorisé un livre par cœur pour pouvoir sauter directement à la 1ère année—sans que mon professeur finisse pas y consentir. En 1ère année, il fallait absolument que je sois première de classe, tel qu’affiché fièrement sur un de mes gilets. Mais l’école enlève graduellement le goût d’apprendre et de travailler. Elle est un des agents de dénaturalisation. Elle est la cause qu’après mes études, j’ai mal au cœur de lire; il se passe 2 ans et une nécessité de revenir à mon bien-être fondamental (après avoir perdu un bébé en grossesse) avant que je retourne à la lecture.
En plus d’être coûteux socialement, il est aussi coûteux économiquement. L’éducation à l’école coûte des milliers de dollar par année, et on se partage tous la facture, et le coût social d’étudiants devenus adultes « névrotiques ». L’éducation a des résultats hors normes avec moins de 600$ de frais par année. Et la moyenne des étudiants de l’école est 50%, alors que la moyenne des apprenants à la maison lorsque testés ont des moyennes autour de 85%.
Qu’en est-il de la fameuse socialisation? Nous sommes naturellement équipés, comme avec l’ocytocine, pour former des liens sociaux à moins qu’on le soit empêché par des structures contraignantes. Une socialisation qui respecte notre biologie se fait avec nos familles et notre entourage proche. Des liens de qualité dans la famille créent le blueprint des relations réussies dans la société. Une socialisation seulement par des pairs du même âge peut-être néfaste et crée des problèmes comme de l’agression, des castes à l’école, et avec des classes de gens élevés de cette manière, jusqu’à plus tard en société du bullying au bureau! La vie en société caractérisée par l’éducation traditionnelle massive devient une école secondaire perpétuelle. En fait, le problème de socialisation de ceux qui s’éduquent à la maison est le problème que la majorité des jeunes du même âge sont obligés à fréquenter l’école. Par contre, des amitiés sont possibles avec les relations élargies en société à longueur de semaines, avec d’autres qui pratiquent l’éducation à la maison, et avec les autres jeunes en dehors des périodes d’école.
Et que disent d’autres études sur les apprenants « à la maison »? Elles démontrent que les apprenants à la maison sont généralement plus sociables, adeptes à la vie courante, bons en communication et matures que leurs pairs qui vont à l’école. Ils présentent aussi moins de problèmes de comportement que leurs pairs qui fréquentent l’école.
Quand à mon expérience personnelle, j’ai découvert que j’apprends plus vite et efficacement par moi-même. À l’école secondaire, un professeur ne me supportait pas car « ma face ne lui revenait pas » – des choses qui arrive à l’école, il semble (au moins je n’étais pas sa fille). Obligée de fréquenter l’école poussée à ne pas l’écouter, mais têtue, je passe le cours en m’enseignant toute l’année les mathématiques en lisant le manuel et en choisissant mes exercices. L’année suivante, je réussis un 96% dans la matière, et le professeur du niveau suivant me trouve « forte ». Lorsque nous nous éduquons, nous pouvons personnaliser notre apprentissage à nos besoins et notre compréhension – une fois compris, on passe à l’intérêt, besoin, ou détente suivants! Combien de temps, de talents, et possiblement comme dans ce cas, d’atteinte au droit d’être aimé sans préjugés à un âge où l’on est vulnérable, perdons-nous à l’école?
Cette première partie du guide préparait le terrain sur pourquoi envisager l’éducation hors de l’école. La suite dans La non-scolarisation – Le petit guide du unschooling au Québec (partie 2) :
- La non-scolarisation et ses termes
- À quoi ressemble la non-scolarisation dans le quotidien
- Les sources et les ressources additionnelles sur le unschooling
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D’abord paru sur Design de vie zen.
12 réponses sur « La non-scolarisation: Le petit guide du unschooling au Québec (partie 1) »
Madame,
Je trouve votre article un peu tiré par les cheveux. Cessez de croire que l’école est une conspiration visant à faire perdre toute couleur et unicité à nos enfants. Il s’agit d’un milieu où ils pourront s’épanouir, élargir leurs horizons, socialiser avec d’autres de leur âge et apprendre à fonctionner dans un cadre bien spécifique (horaire, travail, respect…)Sans vous manquer de respect, toutes ces réalisations sont difficiles lorsque l’enfant reste auprès de sa mère.
Comme le dit votre médecin, le Dr Peter Grey, la voie éducative est tracée par des PROFESSIONNELS. Au même titre qu’un électricien, comptable, plombier ou médecin, l’enseignant détient une expertise, ce que les mamans n’ont pas. Avant que vous vous objectiez, les mamans ont bel et bien des expertises dans bon nombre de domaines, mais pour ce qui est de la scolarisation d’un enfant, j’ai le malheur de vous dire qu’elles n’en ont pas.
Peut-être traiterez-vous de la question dans la suite de votre article, mais à quel moment l’enfant pourra-t-il fréquenter une institution scolaire? Sauf erreur, il le devra nécessairement s’il veut pratiquer une métier plus tard. Imaginez que votre enfant veuille devenir médecin et que l’université exige des résultats scolaires frôlant la perfection dans le domaine des mathématiques, de la physique, de la chimie autant que du français. Saurez-vous le placer à la hauteur des exigences requises? Je vous laisse réfléchir à ça…
Bonjour,
d’abord je voudrais remercier tous ceux qui ont pris le temps d’écrire un commentaire. En ouvrant la discussion nous trouverons dans la communauté des pistes de solution à un apprentissage plus respectueux pour tous.
Comme vous le comprendrez, ce petit guide n’est qu’un survol de la non-scolarisation, et il n’est pas encore terminé de publier sur le site. La deuxième partie, avec d’autres faits et ressources additionnelles, apportera encore plus de connaissances, donc je vous invite à vous inscrire au blog dans la section de droite pour la recevoir par couriel.
Pour ce qui ne sera pas abordé car l’article n’a pas l’envergure d’un livre complet, voici quelques points à ajouter:
– D’abord, je ne veux pas blesser quiconque dans cet article. Tout ceux qui s’occupent d’autrui et veillent à leur bien, comme les enseignants, sont en quelque sorte des anges. Je m’attaque au « système » de scolarité forcée qui selon moi et plusieurs auteurs apportent plusieurs méfaits et qui devrait être revu, et j’apporte qu’en tant que parent nous avons le droit de protéger nos enfants. Mais je crois qu’en faisant des commentaires rapidement, blessants, cela attriste plusieurs parents dévoués qui ont fait le choix de l’apprentissage à la maison. J’inviterais donc à se placer dans les « souliers » des autres qui recevront notre commentaire.
– En ce qui concerne la scolarité traditionnelle de base obligatoire, l’apprentissage à la maison a en général de meilleur résultats que l’apprentissage qui se fait à l’école. La deuxième image de l’article l’explique, et je vous invite à la visiter au complet (http://www.home-school.com/news/homeschool-vs-public-school.php). On y voit même qu’un parent, sans diplôme d’enseignant, réussi à guider un apprenant à se classer dans les plus hauts pourcentiles! Donc oui, les parents sont bien placés pour possiblement mieux guider l’apprentissage (voir l’oeuvre de John Holt, et le blog du Dr Peter Gray, qui célèbre d’ailleurs les cultures traditionnelles sans école). Et ce ne sont pas seulement les parents qui participent dans l’éducation des non-scolarisés, mais la société entière, y compris des stages et des transferts de connaissances auprès des professionnels que vous mentionnez.
– Si nécessaire, on peut obtenir l’équivalence du diplôme secondaire, et les meilleures universités acceptent et même recrutent activement les apprenants à la maison (http://homeschooling.penelopetrunk.com/2012/04/27/top-universities-want-you-to-homeschool) pour leurs qualités entreprenantes, l’ouverture d’esprit, leurs connaissances et les talents développés, entre autres.
– Somme toute, nous vivons encore dans une société scolarisée et pour certains métiers traditionnels, après l’apprentissage de base et donc vers l’âge adulte (après que l’apprenant soit assez mature pour s’épanouir malgré les méfaits), certains apprenants à la maison comprennent bien de se diriger vers l’université, et y réussissent. Par contre, l’auto-formation permet encore de prendre les devants de son éducation. Et idéalement, tout métier devrait pouvoir s’apprendre par l’accès à l’information, l’apprentissage auprès de maîtres (possible par le unschooling avec des stages dès le bas âge), et la démonstration des compétences. Pour ce qui est de la médecine, l’acupuncture traditionnelle par exemple se transmet depuis des centaines d’années de cette manière. En tout cas, si besoin est, toute personne au Québec peut s’inscrire à l’université sans préalable à 21 ans.
– Parmi les gens les plus influents se trouvent des non-diplômés, comme Steve Jobs. Les diplômes ne sont plus « la clé de la réussite »: http://www.radio-canada.ca/emissions/medium_large/2012-2013/chronique.asp?idChronique=279540 (Merci Edith pour le lien et d’indiquer la référence d’André Stern sur la médecine).
– Le unschooling permet de suivre des cours, et même de fréquenter l’école, justement dans l’aspect de laisser le libre choix – l’apprenant est toujours libre de retourner apprendre par lui-même ou autrement. Le unschooling pourrait même en théorie se faire dans une salle de classe (voir les expériences du professeur John Holt). Un unschooler est plus à même de savoir ce qu’il aime et de faire un choix éclairé pour son métier car il a suivi ses passions, a de l’entousiasme et est motivé à réussir, sait comment apprendre à apprendre, et a généralement pu explorer plusieurs voies rendu à l’âge adulte.
– Voici plus d’information sur la formation autodidacte, qui se trouvera aussi dans la partie 2 de l’article: https://www.facebook.com/notes/unschooling-au-qu%C3%A9bec/un-m%C3%A9tiercarri%C3%A8re-sans-formation-scolairec%C3%A9gep-ou-universit%C3%A9-sans-secondaire/591220067581819 (Merci Julie).
– J’invite donc à s’informer, rechercher et apprendre sur le unschooling comme piste de solution à la scolarisation forcée, puis à lire la partie 2 de l’article.
Au plaisir,
Marie-Eve
Quel bel article complet! 🙂 Merci d’avoir pris ce temps et cette énergie pour tout rassembler.
L’unschooling est une belle source de bonheur et de découverte pour nous.
C’est un billet de blog à garder dans les archives pour ceux et celles qui auraient envie d’en apprendre plus!
« Je vous laisse réfléchir à ça… »
Bleh, prétentieux! C’est toi qui devrait réfléchir et te renseigner avant d’étendre ton ignorance arrogante aux yeux de tous. En commençant par les références fournies par l’auteure.
—–
Très bonne lecture, merci Mme Boudreault.
Beaucoup de gens gagneraient à réfléchir à leurs convictions concernant l’école. Mais par peurs, plusieurs décident de suivre la pensée dominante qui rassure et qui permet de ne pas prendre la responsabilité de leurs choix, de leurs actions, de la façon dont ils traitent leurs enfants.
Merci pour cet article pertinent! Merci pour ce partage, qui, je l’espère défrichera un peu le chemin à d’autres auteurs pour plus d’informations sur le unschooling!
Merci pour cet article, bien documenté, qui présente, du point de vue de plusieurs auteurs sur le sujet, des alternatives à l’école obligatoire, dont le unschooling, celui que nous avons choisi, car c’est la vie, le chemin que nous empruntions naturellement. Apprendre est impossible à éviter, et nous avons observé que dans la vie, dans le vrai monde, plutôt que dans le vase clos de l’école, c’est non seulement inévitable, mais plus joyeux!
Personnellement, je n’ai vu nulle part dans les mots de l’auteure de cet article quoique que soit qui puisse donner à penser qu’elle aurait la croyance que l’école soit une conspiration. Sinon, peut-être, les citations de John T. Gatto? Enseignant lui-même, il a vu ce qu’il a vu, et l’a partagé, ainsi que ses réflexions. Chose que j’apprécie chez l’humain.
Il n’est pas le seul professionnel a avoir fait semblables observations. En faisant de la recherche sur le sujet, on en trouve plusieurs, dont certains sont cités ici, à juste titre, à commencer par John Holt, enseignant et chercheur. En français, on peut lire Jean-Pierre Lepri, qui après avoir servi l’Éducation nationale (en France) une cinquantaine d’année, docteur en éducation et sociologie, a publié chez l’Instant Présent : «La fin de l’éducation ? Commencements… ».
Et l’enthousiasmant témoignage d’André Stern : « …Et je ne suis jamais allé à l’école – Histoire d’une enfance heureuse » (Actes Sud – 2011), où à la fin, il répond à toutes ces questions que les gens nous posent, celles auxquelles nos enfants ont répondu aussi, si souvent. C’est aux pages 148-150 : »Et si tu avais voulu devenir médecin, avocat, ingénieur ou architecte? »
Cela dit, je me dis que pour qui y trouve son bonheur, l’école est toujours là. À chacun de faire le choix d’utiliser ou pas les services proposés.
Edith
J’aimerais revenir sur certaines parties de commentaires qui ont été exprimées ici.
D’abord, sur ces ‘réalisations’:
*** s’épanouir, élargir leurs horizons, socialiser avec d’autres de leur âge***
==> (J’ajouterais : et de tous âges). J’ai eu la chance d’observer, chaque jour, comme elles font partie de l’humain dès la naissance.
Et celles-ci :
***et apprendre à fonctionner dans un cadre bien spécifique (horaire, travail, respect…)***
==> J’ai vu qu’elles s’apprennent naturellement et s’intègrent aisément dans la vie, juste du fait qu’il y a différentes structures partout, autant dans la famille, différemment selon le moment, ou l’endroit où l’on vit, que partout ailleurs.
Aussi, j’ai observé, depuis une vingtaine d’années, chez nos enfants et plusieurs autres (et chez les adultes), comme toutes les connaissances et compétences sont acquises de façon toute naturelle, avec enthousiasme, lorsqu’elles viennent d’un élan spontané intérieur plutôt qu’imposées de l’extérieur.
Quant à ce commentaire :
***toutes ces réalisations sont difficiles lorsque l’enfant reste auprès de sa mère.***
==> En lisant l’article, je n’ai pas vu où il serait écrit que l’enfant resterait uniquement auprès de sa mère.
Je ne connais pas l’auteure de cet article mais chez nous – comme dans d’autres familles unschooling – on a choisi de ne pas confiné nos enfants dans une pièce unique, ni de leur demander de s’asseoir devant un plan de travail pour écouter, lire ou écrire, plusieurs heures chaque jour. Cependant, ils l’ont fait naturellement, quand ils ont eu envie d’apprendre ou de faire quelque chose qui se fasse mieux assis à une table ou un bureau, dedans ou dehors, ou à la bibliothèque, ou chez les grand-parents. Ils le font toujours.
Nos enfants ne sont pas restés qu’à la maison, avec maman. (Ils ont un papa aussi !. 😉
Ils sont sortis tous les jours, avec un parent, la plupart du temps au début mais sans nous aussi, en grandissant, heureux de vivre leur autonomie. Ils ont des amis, rencontrent des gens partout, comme tout le monde.
Ce questionnement (qui me semble bien normal) me fait sourire maintenant car, avec mon esprit scolarisé, il m’était arrivé, parfois, de ne plus prendre le temps d’observer. En le faisant, j’ai bien vu que ces enfants, comme tous les autres, ont des voisins de tous âges, des cousins, des tantes, des oncles, des grand-parents… déjà, ça fait pas mal de monde avec qui vivre, découvrir, et apprendre.
Et j’ai pu regarder alors qu’ils vont faire les achats, et chez le dentiste, et au cinéma, au concert, au musée, aux conférences, aux rencontres du club d’astronomie (ou autre), en randonnée, aux expositions, et en voyage, comme tous les autres enfants, aussi.
Nos enfants ont eu accès à des dizaines d’adultes, chacun selon leurs intérêts, leurs champs de compétences et leurs disponibilités. Nous avons préféré cela (plutôt que le ratio scolaire d’un adulte de référence pour 15 ou 20 enfants), pour répondre à leur soif innée d’apprendre et de comprendre le monde dans lequel ils sont nés, pour les aider à trouver des réponses et à poursuivre leur réflexion et leurs recherches sur toutes ces questions qui leur venaient constamment.
Je partage ceci avec le souhait que ce bref témoignage apporte un peu d’éclairage sur une attitude parentale un peu oubliée dans notre culture québécoise actuelle, mais combien riche d’apprentissage, de relation, et de vie.
Et je profite de l’occasion pour remercier tous les parents, amis, voisins, collègues, techniciens et professionnels rencontrés ici et là, pour leur ouverture et leurs partages.
Édith
Mon chum -Maintenant étudiant en médecine- c’est fait dire par une PROFESSIONNELLE de l’éducation (directrice adjointe du temps) qu’il ne ferait rien de bon dans la vie, parce qu’il ne se présentait pas à quelques cours. Une chance qu’il n’a pas écouté cette professionnelle!!
Merci Marie-Ève pour cette excellent article, hâte de voir la 2ième partie!
Et merci Édith de ton témoignage aussi. Tes jeunes adultes sont vraiment beaux à voir!
[…] http://mamanszen.com/non-scolarisation-au-quebec-petit-guide-du-unschooling-1/ […]
Bonjour, merci pour cet article car ils sont rares au Québec. J’aimerais partager avec les lecteurs mon expérience personnelle. J’ai 4 enfants entre 6 et 18 ans. Dans l’article on ne nuance pas suffisamment entre le « unschooling » et le « homeschooling » qui sont 2 concepts totalement différent. J’ai habité à différents moments, la Colombie-Britannique, le Maroc et le Québec. Mes enfants ont fréquentés le milieu scolaire ainsi que l’éducation à la maison. J’en suis venue à la conclusion, qu’au Québec, c’est plus difficile qu’ailleurs de faire le homeschooling. Au BC, le ministère encourage ce choix et va même jusqu’à subventionner les familles, les enfants ne sentent donc pas marginalisé. Il faut savoir qu’au BC, n’importe qui, qui détient un BACC universitaire n’a qu’à rajouter un certificat en enseignement et le voilà prof. Pas toujours professionnel.. Il faut aussi pointer que la majorité des ressources et des études sur le homeschooling nous vient des États-Unis où le contexte est encore plus différent du contexte d’éducation du Québec, près de 1 millions de jeunes y pratique cette option. Depuis que je vis au Québec j’ai réévalué ma position sur le sujet. Ma plus vieille qui a fait son Sec 3 et 4 à la maison à dû se retrouver à l’école aux adultes pour terminer son Sec 5 car aucune polyvalente ne voulait accepter son cheminement. Elle est maintenant au CEGEP. Pour les plus petits, je me suis rendue compte que les profs ici sont très compétents et enrichisse énormément la vie de mes enfants grâce à leur formation pédagogique. Ensuite, je me sentais en train de leur imposer ce rêve, mon rêve de vouloir les garder près de moi. Sans leur donner le choix. Le compromis que j’ai trouvé c’est que je ne les ai pas envoyés en maternelle à l’école publique et que maintenant qu ‘ils sont tous à l’école jusqu’à 2h45pm et qu’en plus ils viennent dîner à la maison, ça me laisse amplement de temps avec eux pour les enrichir avec un programme maison. Comme les commissions scolaires ici ne nous encourage pas vers le homeschooling, la marginalisation de la famille devenait contre productive et affectait leur estime de soi en dehors du foyer. Par contre, ils sont présentement au primaire et j’ai décidé qu’ils ne fréquenteraient pas le secondaire à l’école mais qu’ils resteraient à la maison jusqu’à leurs 16 ans pour prendre ensuite des cours aux adultes, afin d’avoir leur sec 5 et aller plus loin par la suite si ils le souhaitent. Car je suis convaincue que l’adolescence doit se passer à la maison et que nos polyvalentes ne sont pas leur meilleures places.
Merci de votre commentaire, j’apprécie que le choix est laissé à vos enfants. On voit bien que chaque situation est unique, et que c’est possible de faire un parcours plus respectueux pour chacun. Je crois que chaque choix a sa part de désavantages et d’avantages et qu’il faut faire ce qui est le mieux pour nous. Bonne continuation!
Monsieur Mathieu, vous dites:
« Il s’agit d’un milieu où ils pourront s’épanouir, élargir leurs horizons, socialiser avec d’autres de leur âge et apprendre à fonctionner dans un cadre bien spécifique (horaire, travail, respect…) ».
L’École n’a pas le monopole, ni n’est particulièrement vouée à tout cela: socialiser avec d’autres, ça se fait partout (et pourquoi selon l’année de leur naissance?! Côtoyez-vous juste des « adultes » de votre âge?); pourquoi apprendre à fonctionner dans un cadre spécifique; n’est-ce pas le contraire de l’autonomie, ou n’est-ce pas pour ne faire que des automates répondant à ce qu’on leur commande de faire, sans réfléchir? De bons employés…
et que dire de l’intimidation… lieu propice!
Dans l’enfance, pas besoin « d’expertise » pour apprendre… on apprend! Ce qui compte, c’est l’acquisition de la lecture, de l’écriture et du calcul; ça se fait tout naturellement, pas besoin de 6 années pour cela…
Si on souhaite aller à l’université à l’âge adulte, eh! bien on y va!
Les enseignants apprennent surtout à gérer un groupe, enseigner de la matière qu’on lui dicte… (du système scolaire, « programme » (tout un terme!) du Ministère). Je suis sûre qu’il y en aurait un bon % préférant transmettre autre chose ou d’une façon différente!
Bref, l’important est d’avoir le choix! Je ne suis pas contre l’École, au contraire; si ça convient à d’autres, c’est parfait! mais il ne faut pas venir signifier que c’est indispensable pour apprendre, car ce n’est pas la réalité.