Au Québec, c’est le 13 mars que tout a basculé. Soudain, tout a été mis sur hold. Les écoles, les lieux publics, les entreprises jugées non-essentielles ont tous été fermés dans les jours qui ont suivi. La vie de tous a été bouleversée. La peur a pris beaucoup de place. Trop de place peut-être avec le recul.
Mais ce qui a été le plus marquant, c’est peut-être les contradictions et l’infantilisation.
Avoir peur, c’est une chose, mais n’avoir rien de fiable sur lequel s’appuyer rend le retour à l’équilibre quasi impossible.
Quelques exemples de contradictions :
*Confiner une population qui n’est pas malade.
*Confiner alors qu’au même moment, les aéroports laissent entrer les voyageurs de régions infectées sans aucun contrôle.
*Se faire parler comme si on était un jeune enfant alors qu’on est adulte et capable de prendre nos propres décisions depuis belle lurette.
*Empêcher des proches aidants de prendre soin de personnes âgées laissées dans des conditions inhumaines « pour protéger » ces même personnes âgées dont plusieurs mourront dans des conditions effroyables.
*Se faire dire au mois de mars que le virus est très contagieux mais que le port du masque est non seulement inutile mais risqué.
*Se faire dire en mai par la même personne que le port du masque est recommandé et pourrait devenir obligatoire.
*Lire qu’un médecin de l’OMS affirme qu’il est très rare qu’une personne asymptomatique transmette le virus et voir un autre article le lendemain qui dit : Oups ! C’était une erreur de dire ça.
*Voir chaque jour le décompte des morts et des cas sans connaître quelqu’un qui a eu le virus.
*Voir une nouvelle horrifiante qui affirme que le nombre de cas ne cesse d’augmenter avec une photo de malade à l’agonie juste à côté d’une nouvelle qui parle de déconfinement avec des gens qui festoient autour d’un BBQ.
*Lire dans le Guide autosoins COVID-19 : Il n’existe actuellement aucun traitement ou vaccin pour traiter la maladie à coronavirus (COVID-19) alors qu’ailleurs dans le monde, dans certaines unités, des traitements sont administrés avec succès et qu’un des médicaments utilisés a été interdit de prescription ici.
*Lire une étude qui démolie le médicament en question dans une revue médicale réputée sur laquelle l’OMS se base pour émettre des recommandations, étude qui sera avérée complètement bidon quelques semaines plus tard et retirée.
*Continuer de faire la file sur sa pastille au mois de juin alors qu’il y a peu de nouveaux cas dans la communauté dans ma région et que ces mesures ont été mises en place sur la base de prédictions catastrophiques qui ne se sont pas réalisées (heureusement soit dit en passant).
*Voir les médias dominants (non-indépendants) présenter un discours unique, déraper et faire dans les insultes gratuites au lieu de faire leurs propres recherches et présenter plusieurs lignes de pensées divergentes dans le respect de l’intelligence de leurs lecteurs et spectateurs.
*Lire que le COVID-19 est un virus saisonnier mais avoir un gouvernement décidé d’imposer l’urgence sanitaire pendant au moins deux ans.
Et j’aurais pu continuer longtemps !
Et qu’est-ce que ça fait quand on est devant des injonctions et des réalités contradictoires ?
Et bien, ça nous empêche de réfléchir de façon éclairée, lucide. Ça nous empêche de rester en connexion avec nous-mêmes. Certains diront que ça nous rend docile (une demande qui nous a d’ailleurs été faite au Québec par la Vice-première ministre). D’autres diront que cela nous mène à un état de sidération ou de stupéfaction.
Peu importe comment on le qualifie, cet état nous affecte et ne nous laisse pas indifférentes.
On peut y réagir :
*En devenant apathique.
*En expérimentant une certaine confusion ou un brouillard mental.
*En se lançant à tête perdue dans le travail.
*En ressentant le besoin de s’informer sans relâche pour essayer de mieux comprendre.
*En perdant l’envie d’entreprendre des choses.
*En n’accédant plus à sa créativité, son inspiration, sa concentration.
*En devenant hyperactive, anxieuse ou irritable.
*En étant incapable de se projeter dans l’avenir.
Toutes ces réactions sont parfaitement normales et peuvent durer longtemps, surtout que nous sommes tous encore dans l’incertitude quant à l’issue de cette crise. Ce n’est pas fini et tout est encore hypothétique.
Alors, qu’est-ce qu’on peut faire ?
*Accepter d’être déstabilisée. De ne pas être aussi productive, zen et en contrôle qu’à l’habitude. Nos enfants aussi sont confrontés à une nouvelle réalité inquiétante avec laquelle ont doit jongler nous aussi pour les soutenir. Tout à coup, ils ne voient plus leurs ami.e.s, il n’y a plus d’école ou d’activités sociales, ils ne peuvent plus faire leurs sorties habituelles, les éducatrices sont habillées comme des astronautes, maman fait la file pour aller à l’épicerie, elle doit dire à l’avance ce qu’elle vient acheter pour que quelqu’un juge si elle mérite ou non d’entrer, les gens sont apeurés et portent des masques, il y a des banderoles danger sur les modules de jeux, des policiers qui surveillent… Leur monde devient hostile et inhospitalier.
*Prendre soin de son système immunitaire.
*Se faire plaisir. Prendre soin de nous en famille. Se permettre des exceptions. Des gâteries. Des folies.
* Se dire que cette période est transitoire. Elle ne durera pas toujours. C’est possible de se sentir déconnectée d’avec notre vie d’avant. Cette période précède quelque chose qu’on ne connait pas encore mais qui pourrait bien être davantage porteuse de sens pour nous (c’est à souhaiter du moins).
*Se réfugier dans ce qui nous sécurise. Ça peut être une routine. Une technique de relaxation qu’on connait déjà. Une activité agréable qu’on a l’habitude de faire. L’important est de maintenir certains repères. Chez nous, on a regardé BEAUCOUP plus de films qu’à l’habitude. Je n’ai pas porté de jugement sur le temps d’écran. On a profité de ces moments sécurisants. Point.
*Regarder la réalité autour de soi. Cette réalité est sans doute très différente de celle qu’on nous présente dans les médias.
*Et pourquoi ne pas fermer les médias et vivre dans la vraie vie ?
Même si ça fait déjà 3 mois que nous sommes plongées dans ce moment historique, contraignant et liberticide, c’est parfaitement normal de ne pas avoir encore retrouvé notre équilibre. Et il y a mille raisons pour ça. Tous les aspects de notre vie ont été touchés et le seront peut-être encore longtemps. L’aspect financier notamment. Mais aussi nos droits et libertés, les façons de travailler, d’instruire nos enfants, de se faire soigner, de socialiser, de se cultiver et s’amuser. Soyons douces envers nous-mêmes.
Après ces 3 mois marquants à plusieurs niveaux, je me suis dit que j’allais m’outiller pour qu’au prochain chaos social, j’aie déjà rodé plusieurs stratégies d’atténuation. Au prochain choc, je ferme les volets, je coupe les médias et je mandate quelqu’un pour m’avertir quand ce sera fini !
***Important*** Cet article ne minimise en rien le COVID-19 ainsi que ses conséquences sur la vie de milliers de personne. Il met en lumière l’effet des informations contradictoires, tout simplement.
Références
Legault recommande« fortement » le port du masque.
La COVID-19 est saisonnière, selon une étude.
Vidéo : Le gouvernement veut l’urgence sanitaire pendant au moins deux ans.
Peur et culpabilité comme stratégie.
Hydroxychloquine : le Lancet fait marche arrière, l’OMS reprend tous les essais cliniques.
« The Lancet » annonce le retrait de son étude sur l’hydroxychloroquine.
Asymptomatic spread of coronavirus is ‘very rare,’ WHO says.
Rare qu’une personne asymptomatique transmette le virus, selon l’OMS.
COVID-19: l’OMS fait une déclaration controversée sur les asymptomatiques, puis se rétracte.
Aéroport Pierre-Elliott-Trudeau : « Ils laissent rentrer n’importe qui ».