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18 bonnes raisons de choisir les apprentissages en famille

 

Vous rêvez de vivre autre chose que la course quotidienne ?

Vous rechignez à l’idée de laisser l’éducation de vos enfants au hasard des rencontres qu’ils feront dans divers établissements ?

Vous aimeriez que votre quotidien avec vos enfants soit en harmonie avec vos valeurs ?

Ou peut-être essayer tout simplement quelque chose de différent pour votre enfant qui ne cadre pas dans le système scolaire actuel ?

Voici sans plus tarder 18 raisons qui pourraient bien vous donner l’envie de vous lancer dans les apprentissages en famille.

 

1-Respecter les valeurs familiales

L’apprentissage en famille s’impose parfois de lui-même comme suite logique d’une parentalité positive ou bienveillante. C’est parfois aussi un choix qui se fait après avoir essayé l’école et d’en être déçu.

Peu importe les valeurs qui vous tiennent à coeur, l’apprentissage en famille offre une occasion en or de les honorer. Que ce soit des valeurs de simplicité volontaire, de slow living, de coopération, de valorisation des relations familiales, de respect de soi ou d’excellence, on peut créer les conditions idéales autour de notre famille pour vivre dans le respect de nos valeurs.

 

2-Donner du sens aux apprentissages

Ce n’est pas d’hier qu’on remet en question la pertinence du contenu imposé dans les institutions scolaires. L’idée de choisir autre chose que l’éducation en institution revient régulièrement dans différents médias depuis longtemps. Dans le film Domicile conjugal de François Truffaut (1970), Antoine Doinel, personnage mythique du cinéma Nouvelle vague, nous offre d’ailleurs cette réflexion après la naissance de son fils :

Alphonse n’ira jamais à l’école !  Comme ça, il n’apprendra que les choses vraiment importantes.

 

Non ! Ça ne date pas d’hier cette remise en question de l’éducation de masse uniformisée.

 

Si, au Québec, nous avons maintenant (depuis 2019) l’obligation de suivre la progression préfabriquée qu’on impose à tous, sans égards au développement naturel et neurologique de l’enfant, nous pouvons au moins, à la maison, donner du sens aux notions à voir en les mettant en relation avec les situations réelles de la vraie vie ou en utilisant les intérêts de notre apprenant.

On peut :

– Couvrir les notions d’histoire en regardant des films, des documentaires et des séries. En vérifiant le contenu à voir selon le cycle, on peut facilement faire un retour sur le mode de vie, l’aspect politique et les enjeux sociaux relatifs à l’époque présentée à l’écran. Pas obligé de tout consigner par écrit. Les discussions sont aussi d’excellents moyens d’approfondir la matière. Gardez seulement des notes que vous pourrez utiliser dans les portfolios ou les bilans.

– On peut faire soi-même les questionnaires de compréhension de lecture (à l’oral aussi) à partir d’ouvrages passionnants. On peut s’inspirer des questions qu’on trouve dans le matériel scolaire afin de couvrir les notions à voir dans le cycle tout en les adaptant aux lectures choisies par notre enfant.

– On peut se faire des réseaux littéraires sur des thèmes qu’on aime et en profiter pour y insérer des ouvrages qui aborderont plusieurs notions à voir de façon sentie. Pas besoin de tout voir sous forme de question-réponse.

– Beaucoup de jeux de société demandent des calculs, de l’anticipation et des stratégies mathématiques. Pensons à Monopoly, Jour de paye, Risk, Kingdomino, Catan, Galèrapagos, Battleship, Yahtzee et le classique jeu d’échecs. D’autres permettrons d’aborder l’histoire et la géographie de façon ludique, comme les jeux Timeline, Les Aventuriers du rail, Risk et Troqué. Il y en a tellement ! Pour trouver d’autres titres, des pistes d’exploitations et des notions à inscrire au portfolio ou aux bilans, consultez cet article.

– Aller voir des expositions, visiter des musées, des spectacles multimédias permet de mettre en relation les savoirs acquis et de paver la voie à de nouvelles connaissances. Vous serez surpris de voir à quel point rien n’est inutile. Tout peut servir de référent à de futurs apprentissages. N’oubliez pas prendre des photos pour le portfolio !

 

3-Suivre le rythme naturel de nos enfants

Partout au Canada, à l’exception du Québec, il est possible de suivre le rythme naturel de l’enfant en choisissant le curriculum idéal pour lui. On peut présenter les notions à voir au moment où l’enfant a la maturité pour les comprendre. Les apprentissages se font plus rapidement de cette façon, ce qui laisse beaucoup de temps pour développer d’autres domaines d’expertises.

 

Au Québec, la situation est différente. Le ministre de l’éducation a décidé d’imposer le programme québécois et les épreuves ministérielles (dès 2021-2022), sans égards aux recommandations des experts. Se faire imposer des façons de faire inadaptées et déconnectées de notre réalité peut s’avérer frustrant pour les parents-éducateurs qui ont, en vertu de La déclaration universelle des droits de l’homme, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants.

 

Le ministre nous prive de notre droit de choisir, il nous prive de notre autonomie parentale et il prive du même coup nos enfants de la possibilité de recevoir une éducation sur mesure.

 

C’est d’autant plus navrant quand on constate que partout ailleurs au Canada, les parents-éducateurs bénéficient de la confiance de leur gouvernement. Plus on est digne de confiance, plus on sait faire confiance.

 

En attendant l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement qui saura faire confiance à ses propres électeurs, on peut au moins au quotidien retarder jusqu’à la fin d’un cycle les apprentissages pour lesquels le cerveau de notre enfant n’est pas prêt. On peut aussi éviter de répéter inutilement ce qui est déjà acquis depuis un moment. On peut créer notre propre matériel et choisir nos ouvrages de référence de façon à préserver l’intérêt de notre enfant. On peut par exemple utiliser les livres qui intéressent vraiment nos enfants pour étudier la grammaire, pour travailler la compréhension de lecture. On peut respecter la logique avoir envie de dire-écrire avant de s’y appliquer.

 

4-Être témoin des déclics, des apprentissages et des découvertes de nos enfants

Aaaaah! Ça c’est sans doute le plus beau cadeau qu’on se fait. Être avec nos enfants et être aux premières loges de leurs premiers mots lus, du déclic, du moment où, spontanément ou après beaucoup de pratique, nos enfants lisent enfin ! Être là aussi quand ils font toutes sortes de tests pour vérifier leurs hypothèses, être là quand ils réussissent à comprendre un fait scientifique. Être là quand l’aîné aide le cadet à comprendre les notions à voir. Pouvoir se ruer à la bibliothèque dès qu’une étincelle allume l’envie d’apprendre sur un nouveau sujet.

 

5-Ne pas se perdre dans la course effrénée

L’éducation à domicile permet de choisir le rythme de vie qui nous convient. On peut laisser nos enfants se réveiller à l’heure qui leur convient (après avoir dormi suffisamment). On peut les laisser lire dans leur lit tranquillement. Déjeuner quand ils ont faim (pas de : Vite ! Dépêches-toi de manger tu vas partir le ventre vide).

 

Il n’y a pas de course pour aller porter un enfant à la garderie, l’autre au service de garde en essayant d’arriver à l’heure au travail.

On peut partir en vacances n’importe quand.

Quand on n’est pas constamment pressé par le temps, on a les idées plus claires et on est plus à même de pouvoir se connecter à soi-même et à notre environnement. On connecte avec nos enfants. On connecte avec la nature. On voit plus clairement l’essentiel.

 

6-Devenir soi-même plus instruit

D’un point de vue individuel, instruire ses enfants en famille offre l’exceptionnelle opportunité de refaire sa propre scolarité en y donnant du sens. Plusieurs d’entre nous se souviennent très peu des notions vues à l’école en science, en histoire, en géographie, en mathématique et même en grammaire. Revoir toutes ces notions avec ses enfants et les vivre aussi au quotidien en voyageant, en visitant des expos, en montant des projets, en expérimentant, en jouant également, nous permet de nous réapproprier ce qu’on aurait dû intégrer il y a bien longtemps et de devenir incollables dans les jeux questionnaires (un petit plus à notre fierté).

 

7-L’écologie

L’instruction en famille est écologique à plusieurs niveaux. On se déplace moins, de façon générale, même si on sort beaucoup. Le fait de ne pas se déplacer systématiquement chaque matin et chaque après-midi en semaine limite notre temps passé dans les transports. Aussi, nous n’avons pas l’obligation d’acheter des articles qui serviront très peu finalement. On choisit le nécessaire qu’on se refile d’un enfant à l’autre et bien souvent entre ami.e.s.

 

8-L’économie familiale

Faire l’éducation à domicile peut s’avérer très économique si on fait des choix en conséquence. On peut se procurer tout notre matériel usagé ou en ligne. Faire des échanges avec d’autres familles. Il n’y a pas de longues listes d’effets scolaires à acheter et on se rend compte qu’il faut bien peu pour apprendre.

 

Il n’y a pas de service de garde à payer, pas de transport, pas de marques précises à acheter. Nos enfants ne subissent pas la pression sociale de devoir ressembler aux autres pour être acceptés.

 

Moins épuisés, nous sommes aussi plus disposés à faire plus nous-mêmes (cuisiner, réparer, construire, récupérer, échanger). Ce mode de vie peut s’avérer très économique si on le souhaite.

 

9-Prioriser les relations significatives et nourrissantes

Bien entendu, tout le temps dont on dispose avec nos enfants nous permet de connecter réellement avec nos enfants. Mais il n’y a pas que la relation parent-enfant qui soit favorisée par les apprentissages en famille. N’étant pas contraints d’être en contact forcé dans un milieu clôt avec des enfants du même âge toute la semaine, nos enfants sont à même de pouvoir choisir qui ils fréquentent, sur la base du plaisir qu’ils ont à passer des moments avec des gens qu’ils apprécient. Évidemment, ils rencontrent aussi des gens avec lesquels ils connectent moins dans leurs cours et les groupes qu’ils fréquentent. Ils apprennent aussi à composer avec toutes sortes de personnes mais ce type de relation prend peu de place dans leur vie sociale. Tout le temps et la liberté de choisir ce qu’ils font et avec qui ils le font les amènent à prendre conscience de ce qui est agréable et nourrissant. On évite la résignation. On priorise la signification.

 

10-Développer l’autonomie de nos enfants

On pense souvent que plus l’enfant est loin de ses parents, plus il devient autonome. Si seulement cela n’impliquait pas une hyper prise en charge…

 

Dans la réalité, on se rend compte qu’un lien d’attachement fort avec son enfant, une présence significative soutenue et une confiance en ses capacités amènent une réelle autonomie.

 

11-Permettre à nos enfants de devenir très tôt de jeunes experts de leur domaine de passion

Ça, c’est un fait extrêmement agréable à constater au quotidien. Nos enfants ont le temps d’approfondir leurs talents et leurs passions et ce qu’ils parviennent à faire ou à savoir est souvent très impressionnant pour leur âge.

 

12-Aider le système scolaire en crise

En n’ajoutant pas nos enfants aux classes déjà surchargées, on allège le système ! Au Québec, il manque de professeurs, il manque de locaux, il manque de services pour les nombreux élèves en difficultés. En prenant soi-même en charge l’instruction de nos enfants, on contribue à désengorger les écoles. Le ministre devrait nous en remercier au lieu de nous mépriser !

 

13-Être maître de son temps

Bien plus encore que de pouvoir cesser de courir tout le temps, l’éducation à domicile permet aussi de vivre en décalage de la société. On peut commencer notre « année scolaire » en octobre et terminer en avril si on le souhaite. On peut aussi choisir de faire des apprentissages toute l’année mais moins intensément, de façon formelle ou informelle.

 

14-Offrir une contre-culture

Nos enfants, de par leur bagage unique et leur autonomie de pensée, peuvent insuffler des idées nouvelles et des façons de faire en marge de la culture dominante qui n’est pas viable à long terme (surconsommation, inéquité salariale, injustice sociale, écart immense entre riches et pauvres, désintéressement envers le politique qui ouvre la porte aux abus de pouvoir…).

 

15-Enrichir la collectivité en apportant de la diversité

Nos enfants apprennent de toutes sortes de façons, souvent de façon autonome, parfois même inusitée. En vieillissant, leur bagage est différent de celui des jeunes formés en milieu scolaire. Ils apportent une autre vision des choses, des expertises différentes, une façon distincte d’appréhender le monde. Tout cela contribue à enrichir le paysage de la collectivité.

 

16-Avoir l’esprit tranquille en ayant la certitude que notre enfant de vit pas de violence éducative ordinaire

Quand on se couche le soir, on a la certitude que notre enfant ne vit pas l’exclusion, l’intimidation, l’humiliation, la honte, la pression, l’anxiété, la perte de sens.

 

17-Faire partie d’une communauté riche, passionnée et généreuse

Quand on choisit l’éducation à domicile, on se sent comme une minorité semi-visible (invisible le weekend mais très visible pendant les heures de classe). On se fait regarder et questionner. Notre vie privée est enquêtée par le ministère de l’éducation et nos droits sont même parfois bafoués (pensons à la fuite de nos données personnelles confidentielles qu’on nous oblige à envoyer au Ministère de l’éducation qui ont été impunément partagées dans les médias au printemps dernier). Cela créer un fort sentiment d’appartenance à notre communauté. On vit tous la même chose, les mêmes injustices, les mêmes préjugés et ça tisse des liens solides entre les familles. Quand on rencontre une famille EAD sur notre chemin, non seulement on se reconnaît mais il y a un sentiment de sororité très spécial qui émerge.

Que ce soit virtuellement ou en personne, les réseaux d’entraide sont riches et on trouve toujours du soutien ou des conseils quand on a besoin.

 

18-Pour éloigner certaines personnes

Ça, ça peut être un inconvénient ou un avantage. Quand on choisit de ne pas déléguer l’éducation et l’instruction de nos enfants à des inconnus, ça suscite beaucoup de réactions. Parfois positives. Parfois négatives. Certaines personnes vous éviteront désormais et c’est tant mieux quand on souhaite s’entourer de gens ouverts qui apprécient la diversité.

 

 

 

En terminant, j’aimerais vous parler d’un évènement qui me tient à coeur : le Sommet sur l’apprentissage en famille.

En mai prochain se tiendra le tout premier Sommet sur l’apprentissage en famille auquel je participe comme organisatrice et comme conférencière. Pendant 2 jours, il y aura une foule de conférences en ligne captivantes, en lien avec l’éducation à domicile. Il est encore temps de nous contacter si vous souhaitez être commanditaire ou encore conférencier ou conférencière ! Restez à l’affût, l’horaire des conférences sera bientôt disponible !

Pour tout savoir sur l’école à la maison : L’éducation à domicile : La référence pour tout savoir sur l’école à la maison, le unschooling, l’instruction en famille et autres alternatives au milieu scolaire.

 

 

 

Commentaires

Par Julie Roux

Maman intégrale de 2 enfants libres ayant un penchant naturel pour le bonheur, Julie a troqué la sociologie et la naturopathie contre la vie familiale qu’elle a choisie. Maman à la maison pas si souvent à la maison, elle adore sortir, voyager, réfléchir sur l’enfance et sur l’éducation.