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Prendre le temps de vivre avec mes enfants

Deux adorables raisons de rester à la maison
Deux adorables raisons de rester à la maison

Parce que je n’ai qu’une chance, parce que je n’ai qu’une vie, j’ai choisi de prendre le temps de vivre avec mes enfants.

Je sais que je ne veux pas me lever le matin avec le bruit agressant du réveil-matin pour réveiller mes 2 garçons et rentrer dans la course de la journée. Je ne veux pas imposer un train de vie trop rapide, trop stressant à des petits bonhommes qui ne savent pas encore ce que c’est que de, tout simplement, vivre et qui ne méritent pas d’écoper de tout ce stress de la vie adulte et moderne. Je ne veux pas rater les premiers pas, le premier maman, la première phrase,ni même le moindre sourire.

Je veux être l’entière responsable de l’éducation de mes enfants. Je veux être complice des moments heureux qu’ils ont dans la journée et disponible pour les becqués-bobos lorsqu’un bobo se produit, aussi anodin soit-il. Je veux que mes enfants gardent en tête que s’ils ont besoin de moi pour quoi que ce soit, je suis toujours là, pas juste les soirs et les weekends.

Je ne suis pas une spécialiste de la petite enfance ou psychiatre, j’agis donc selon mon instinct de maman, ou comme je pourrais le dire, selon mes petits besoins: celui de passer du temps avec mes enfants et celui de les aider dans leur développement. Mais outre mes petits besoins, des études qui ne font pas les manchettes sortent de plus en plus sur les impacts de la garde non parentale, surtout en bas âge. On en parle peu ou pas du tout parce que les garderies au Québec, c’est commun et important. Et plus on y envoie les bébés en jeune âge, plus on a besoin d’éducatrices (création d’emploi) et plus les mamans peuvent retourner travailler rapidement (ça fait rouler l’économie, youppi, et ça permet de payer les comptes, j’en suis bien consciente).

Je vous le dis, je n’ai rien contre les garderies. Dans notre société moderne, plusieurs en ont besoin pour aller gagner des sous pour payer tout ce qui apparaît maintenant nécessaire. Je suis plutôt contre la surutilisation de la garderie: une entrée précoce, y envoyer les enfants, même quand on est en congé, y envoyer des enfants un 50-60 heures par semaine. Ça, c’est trop, selon moi. Et si je me fis à ce que la littérature dit, ce n’est pas qu’un feeling, mais une réalité.

La garde non parentale peut avoir des effets négatifs sur le comportement de votre enfant. En effet « le comportement agressif est moins souvent présent pour les enfants qui n’avaient jamais été en garde non parentale » (Enfants en santé Manitoba, 2010). De plus, « plus les enfants passent de temps en garderies collectives avant la maternelle, plus ils souffrent de troubles du comportement par la suite : bagarres dans la cour, désobéissance et insolence » (MPLV, 2007).

Certaines études accordent cependant une importance à lâge d’entrée à la garderie et à la qualité du milieu de garde. Dans une étude publiée sur le site de la Société canadienne de pédiatrie, on en conclut que « l’arrivée en bas âge dans un service de garde de moindre qualité était significativement corrélée avec un comportement de colère et de défi, notamment chez les garçons » (Lang, 2008). Cette même étude précise ses résultats en montrant les effets à long terme (de la première à la sixième année du primaire) sur les enfants. L’étude « a fait état d’une augmentation de l’agressivité chez les enfants de première et de deuxième année qui avaient fréquenté un service de garde avant l’âge de 12 mois. Une longue période passée en service de garde au cours de la vie s’associait de manière significative à des troubles de comportement qui se poursuivaient jusqu’en sixième année (fin de l’étude). » (Lang, 2008)

C’est aussi ce que dit Dr Jean-François Chicoine dans son livre Le bébé et l’eau du bain (version Kindle), qui devrait, selon moi, être lu par tous les parents et futurs parents. L’âge à laquelle la garderie ne peut plus vraiment avoir un impact sur le comportement/développement de notre enfant, selon ce pédiatre, est d’environ 2 ans. Dans son livre, il compare la garderie avec le club des petits-déjeuner. « Par exemple, le petit-déjeuner à l’école a du sens pour Maxim, dont la maman tire le diable par la queue. Mais il n’aurait pas de sens pour Victor, dont les parents heureux et en moyens sont tout simplement coincés par le temps » (Chicoine, 2006,  p. 44). La garderie est donc favorable lorsqu’un enfant ne peut avoir la stimulation et l’attention nécessaire à la maison, elle ne l’est pas lorsque c’est seulement une question de temps ou d’argent.

Une autre raison de craindre l’impact des garderies sur nos enfants est la piètre qualité de celles-ci, comme en témoigne une étude qui a été effectuée dans l’ensemble du Québec. « Sur une échelle allant de 1 à 7, les services de garde québécois avaient obtenu un score moyen de 3,7 en 2003 – la fourchette de 3 à 5 étant considérée comme passage » (Cliche, 2011). Des données plus récentes ont été prélevées dans l’Estrie, Québec et Chaudière-Appalaches avec des résultats similaires: « les scores moyens obtenus tournent autour de 3,4 avec, toujours, les mêmes points faibles dans les soins personnels et les activités éducatives » (Cliche, 2011). Peut-on alors vraiment avoir confiance dans le milieu de garde qui aura une place de disponible en temps voulu? Sera-t-il parmi ceux qui faisaient grimper la moyenne, ceux qui sont dans le milieu ou ceux qui nivèlent vers le bas?

Mon but n’est pas de culpabiliser les mamans, mais plutôt d’informer.

Voici donc quelques points clés à garder en tête pour minimiser ou annuler les impacts d’une garde non parentale:

  • l’importance du temps passé dans les milieux de garde (impact moindre si l’enfant y est à temps partiel);
  • la garde non parentale a ses avantages pour les enfants issus de milieux défavorisés ou ayant une mère en dépression post-partum;
  • l’âge de la rentrée à la garderie a un impact également (le plus tard est le mieux);
  • la qualité du milieu de garde et des éducatrices qui y travaillent (elles doivent être chaleureuses et attentionnées, tout comme la maman le serait) jouent pour beaucoup (d’ailleurs c’est surtout là que ça se joue… et pouvez-vous toujours être certain de la qualité du milieu de garde de votre enfant?).

Parce que je parle d’une problématique, j’ai décidé d’apporter aussi des pistes de solutions:

  • demander une année supplémentaire de congé de maternité. Certains milieux professionnels ont ce genre de situation de prévue dans leur convention collective ou du moins, ils offrent le retour progressif à 2 ou 3 jours par semaine (ce qui vous laisse 4 ou 5 jours avec l’enfant!);
  • faire garder votre enfant par votre mère ou belle-mère à la retraite  jusqu’à ce qu’il ait 2 ans. Il sera alors avec une figure maternelle et une personne de confiance;
  • se serrer la ceinture pendant 1 an et rester à la maison à vos frais (ce n’est pas l’idéal pour le budget, mais ce n’est que temporaire!) et au risque de perdre votre emploi.

Si jamais vous venez de décider de rester à la maison, mais que vous ne voyez pas comment, concrètement, vous pourriez vous le permettre ($$), je vous conseille de lire les quelques articles de la catégorie Budget et plus précisément Devenir maman à la maison, financièrement possible! où vous pourrez lire des trucs vous permettant d’économiser jusqu’à 12 000$ par année pour financer une année supplémentaire (en plus du congé du RQAP) à la maison.

Comme je le disais en introduction, MES raisons de rester à la maison avec mes enfants n’ont rien à voir avec les études sur les garderies, mais celles-ci viennent évidemment renforcer mon sentiment que je fais la bonne chose; prendre le temps de vivre avec mes enfants.

Références:

MPLV (2007). Garderie : Un impact parfois négatif sur les enfants. Tiré de http://www.mamanpourlavie.com/service-de-garde/reflexions/1063-garderie-un-impact-parfois-negatif-sur-les-enfants.thtml
Enfants en santé Manitoba et Ressources humaines et développement de compétences Canada (2010). Sommaire de The Long Term Effect of Non-parental Care on Developmental Outcomes of Children: Results from the 1997 Manitoba Birth Cohort Study. Tiré de  http://www.gov.mb.ca/healthychild/ecd/ecd_npceffects_fr.pdf
Lang, M., Société canadienne de pédiatrie et Comité de la pédiatrie communautaire (2008). Les répercussions de la fréquentation des services de garde sur la santé des enfants Partie A : Les tendances canadiennes des issues du comportement et du développement sur les enfants en service de garde. Tiré de http://www.cps.ca/fr/documents/position/services-de-garde-tendances-comportement-developpement
Cliche, Jean-François (2011). 79e congrès de l’Acfas: la qualité des garderies ne s’améliore pas. Le Soleil. http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/societe/201105/10/01-4398136-79e-congres-de-lacfas-la-qualite-des-garderies-ne-sameliore-pas.php
Chicoine, J-F. et Collard, N. (2006). Le bébé et l’eau du bain

C’est un article qui a d’abord été publié sur mon blogue personnel.

Commentaires

Par Marie

Maman d'abord et avant tout, j'écris et je travaille de la maison tout en m'occupant de l'éducation de mes enfants. Je chemine également, à temps partiel, dans des études supérieures dans le domaine de l'éducation.